Capitaine Voeckler

Thomas Voeckler - -
L’équipe de France de cyclisme est arrivée mercredi à Copenhague, où se disputera dimanche l’épreuve de course en ligne des championnats du monde. Des Bleus emmenés notamment par Thomas Voeckler, héros tricolore du dernier Tour de France, auteur d’une épopée en jaune de 10 jours. Le coureur semble avoir un petit peu laissé derrière lui la Voecklermania, cette ivresse populaire qui a embrasé la France juilletiste, pour tracer sa route sans se soucier de son image. Après la Grande Boucle, il a disputé les critériums, multiplié les séances de dédicaces et a même… affronté un cheval. Il a été tellement sollicité qu’il a dû un petit peu lever le pied afin de pouvoir s’occuper de sa petite dernière, Lyla, née trois jours avant le départ du Tour. Mais depuis son aventure de juillet, Thomas Voeckler, 32 ans, est entré dans une autre dimension.
Il suffit d’apercevoir les regards admiratifs de ses jeunes coéquipiers à l’entraînement pour s’en convaincre. « Il est aujourd’hui la rock star du peloton, dit de lui Yoann Offredo, son coéquipier chez les Bleus. Il nous fait du bien, le grand public s’intéresse à lui et donc au vélo. » Sa parole au sein du groupe est très écoutée. Tous voient en lui un exemple à suivre. C’est pour cette raison qu’il a été désigné capitaine de l’équipe. Son expérience et son charisme seront très importants pour guider les Bleus, aux côtés de Sylvain Chavanel, l’autre « taulier ». « Sylvain et Thomas nous apportent beaucoup », affirme Anthony Ravard. « C’est un capitaine, il a le sens de la course », confirme le sélectionneur, Laurent Jalabert, à propos de son leader. « Ça fait plaisir d’apporter aux autres, ça veut dire que je ne suis pas trop con au moins pour la tactique de course », plaisante le coureur Europcar.
Jalabert : « Avec Thomas tout peut arriver »
Avec cette popularité auprès des siens et du grand public, Voeckler ne craint-il pas de susciter trop d’attente ? Pas du tout répond l’intéressé, qui dit ne pas se soucier de tout cela. « Je veux faire mon truc. Ce qu’en pensent les gens n’a pas d’importance. S’ils applaudissent, je relativise, s’ils critiquent, je passe mon chemin. » Le sélectionneur confiera tout de même que son coureur lui a fait part de ses inquiétudes de ne pas être à la hauteur de sa réputation sur un tracé des Mondiaux qui ne semble pas taillé pour lui. Malgré cela, tout le groupe veut néanmoins croire aux chances de l’imprévisible Alsacien.
« Tant qu’il n’a pas coupé la ligne, tout peut arriver avec lui, même sur un circuit promis aux sprinteurs », avertit Jalabert. « C’est un teigneux qui ne lâche rien », confirme Offredo. L’intéressé dit de toute façon vouloir jouer un rôle pour au moins aider ses équipiers avant pourquoi pas de penser à conquérir l’un des seuls maillots qui lui manque : cette fameuse tunique arc-en-ciel qui n’a plus été remportée par un Français depuis le sacre de Laurent Brochard en 1997 à San Sebastian (Espagne). « On attend beaucoup de l’équipe de France même si on n’est pas les favoris. On a tous envie de bien faire », clame Ravard. Le virus est transmis.