De Saint Jean, sur les traces de Longo

Jeannie Longo, Christel Ferrier-Bruneau et Magdalena De Saint Jean - -
En l’absence de Jeannie Longo, 52 ans, aux Mondiaux de cyclisme de Copenhague (Danemark), la moyenne d’âge de l’équipe de France féminine aurait dû sensiblement baisser. C’était sans compter sur Magdalena De Saint Jean. A 41 ans, la Franco-polonaise va disputer ce samedi sur la course en ligne dames ses premiers championnats du monde sous le maillot bleu. Et pourtant, malgré son âge, Madgalena fait figure de petite jeune dans le peloton international. Ophtalmologiste de profession - elle a deux cabinets à Marseille - cette mère de 4 enfants (Clara 12 ans, Alexandre et Céline 11 ans et Astrid 6 ans), divorcée, a débuté le vélo très tard… A 36 ans !
C’est après avoir déménagé de Paris à Aix-en-Provence qu’un ami lui a amené un jour un vélo. Un Colombus acier, 8 vitesses et 12,5 kg. Après quelques semaines, Magdelena a commencé à y prendre goût. « J’ai quand même mis un an avant de semer mon ami », glisse-t-elle, amusée, dans un français qui fleure bon sa Silésie natale. Pendant 4 ans, elle va s’essayer à des courses cyclo-sportives avant de se lancer dans le haut niveau au début de cette saison. Une première année impressionnante avec une victoire en Coupe de France et une médaille de bronze aux Championnats de France juste derrière Jeannie Longo, 2e, et Christel Ferrier-Bruneau, la lauréate. « J’ai un agenda de dingue », admet-elle.
« Jeannie me donne espoir »
La native d’Opole, qui jongle avec son emploi du temps comme avec les langues (français, anglais, polonais et russe), est pour beaucoup la révélation de l’année en cyclisme féminin. C’est la raison pour laquelle Danny Bonnoront, entraîneur de l’équipe de France féminine, a décidé de la retenir pour les Mondiaux. Toujours souriante, très sociable, la doyenne du groupe a très vite été acceptée par ses coéquipières. A Copenhague, elle ne se fixe pas de véritables objectifs mais espère encore progresser. « Je ne me connais pas assez, je ne sais pas jusqu’où je peux aller, explique-t-elle. Je suis de nature pessimiste mais je suis aussi une guerrière. » Secrètement, elle rêve de succéder à Jeannie Longo, dernière championne du monde Française en 1995. « La longévité de Jeannie me donne espoir, surtout pour le contre-la-montre où l’explosivité joue moins que la régularité. » En attendant, Magdalena entend samedi « faire une course », peser sur l’épreuve à défaut d’accrocher un podium. A moins que « comme au jeu, je tire une bonne carte… »