Gilbert favori, les Français en embuscade

Philippe Gilbert sera le favori de la compétition. Il aura toute l'équipe belge à sa disposition - -
Beaucoup s’attendaient à un tracé favorable aux sprinters. Mais après les reconnaissances de ces derniers jours, les coureurs « à la Cavendish » ont dû se rendre à l’évidence. Les 262,7 km reliant Melbourne à Geelong feront la part belle aux finisseurs capables de rester devant après avoir digéré deux côtes, certes courtes mais raides, situées à six kilomètres de l’arrivée. Le sprinter britannique a rangé ses ambitions, déclarant ouvertement que le tracé n’était « pas fait pour (lui) ». A l’inverse, le circuit devrait sourire aux punchers. Le Belge Philippe Gilbert peut légitimement rêver de succéder à Cadel Evans, le local, sacré l’an dernier à Mendrisio (Italie). Le vainqueur printanier de l’Amstel Gold Race avait clairement coché le rendez-vous australien en faisant l’impasse sur le Tour de France au profit de la Vuelta, où il est allé préparer les Mondiaux. Avec une victoire sur la 3e étape, Gilbert, 50e au général, a atteint ses objectifs.
Les cent premiers kilomètres en ligne reliant Melbourne à Geelong, dans le sud, mettront le peloton aux prises d’une course en mouvement où il faudra savoir résister aux vents. La seconde partie (11x15,9 km) est taillée pour les punchers qui devront avaler deux bosses situées en circuit urbain : Challambra Crescent et Queen’s Park Street. Avec respectivement 1000m et 600m, il ne faudra pas trainer pour attaquer, mais les 9% de dénivelé de la première vont couper des jambes. « Ça ne sera pas simple », prédit Gilbert. Ce final à deux bosses a des airs de Classique des Ardennes. Gilbert et l’Italien Filippo Pozatto devraient s’y sentir à l’aise, tout comme Franck Schleck, cinquième du Tour d’Espagne.
Freire, quatrième ?
Les sprinters pourront tirer leur épingle du jeu à condition de rouler groupés. L’Espagnol Oscar Freire (lire par ailleurs), l’Américain Tyler Farrar et bien évidemment le héros local Cadel Evans paraissent armés pour être devant et donner le dernier coup de rein dans Geelong. « Un sprint de vingt ou trente coureurs serait le scenario idéal, mais c’est vrai que ce tracé est fait pour Gilbert », déclare Freire, qui tentera d’aller chercher un quatrième sacre historique.
Côté hexagonal, les espoirs reposeront sur Sylvain Chavanel. Le leader de l’équipe de France, vainqueur de deux étapes du Tour cet été (Spa, Rousses), pourrait être à l’aise sur le tracé australien. A condition de rester aux avant-postes. « Sylvain sait faire », lâche Laurent Jalabert, le patron des Bleus. Reste à le montrer…