
Guimard: "Sagan va donner une certaine image du cyclisme"

Cyrille Guimard - DR
« Peter Sagan a fait un véritable numéro. Dans ce championnat du monde, comme dans les autres catégories, ça s’est joué dans les cinq derniers kilomètres. Comme l’avait fait le Français Kevin Ledanois lors de sa victoire dans la course espoirs, il est sorti dans l’avant-dernière difficulté, en force. C’est l’une de ses qualités : il a un punch extraordinaire. Il sait aussi aller très vite, n’oublions pas qu’il a remporté les quatre derniers maillots verts du Tour de France, et à partir du moment où il a pris 40-50 mètres d’avance, c’était fini, il avait course gagnée.
On connaît son talent et on connaît aussi le personnage, un peu fantasque. Avec lui, on va voir le maillot arc-en-ciel. Il ne passe pas inaperçu, il est très extraverti et il est même un peu à part dans le monde du cyclisme. C’est un showman, quelqu’un de très spontané, de très spectaculaire, qui sait faire énormément de choses, pas seulement rouler sur la roue arrière. Il est également capable de faire des choses qui choquent mais incontestablement, c’est quelqu’un qui va donner une certaine image du sport cycliste qui est parfois un peu vieillot. Lui n’est pas vieillot mais plutôt totalement fun. Il a un côté rock’n’roll. »
« Un personnage à part mais un très, très grand champion »
« Le cap des grandes victoires, il l’a franchi il y a longtemps. A 20 ans, il remportait déjà deux étapes de Paris-Nice. On se demandait qui c’était et on s’était rendu compte qu’il avait brillé chez les jeunes en VTT et en cyclo-cross. On se disait déjà qu’il allait aller très loin. Ce n’est pas un coureur qui vient de nulle part. Cette année, il était un petit peu juste. Il était dans une nouvelle équipe, Tinkoff, avec un leader qui s’appelle Contador et donc moins d’équipiers pour l’emmener dans les sprints dans le final des étapes des grands Tours. Il était un peu orphelin mais il fait quand même cinq fois deuxième d’étape sur le Tour de France, ce qui n’est pas rien. Il a aussi réussi à remporter une étape sur la Vuelta. C’est un personnage à part mais surtout un très, très grand champion. »