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La vie sans Longo

Jeannie Longo

Jeannie Longo - -

Les cyclistes françaises abordent le contre-la-montre des Mondiaux de Copenhague sans leur leader, Jeannie Longo. Mais avec une chance de sortir de son ombre.

Elle n’avait certainement pas le choix. Affectée par deux affaires qui la tourmentent, Jeannie Longo a préféré renoncer à participer aux Mondiaux de cyclisme de Copenhague. D’un côté, ces soupçons entourant ses manquements aux règles de localisation anti-dopage, qui pourraient aboutir à une suspension allant de trois mois à deux ans. De l’autre, la troublante histoire qui mêle son mari, Patrice Ciprelli, à l’achat d’EPO en 2007. Son forfait élimine de facto une chance de médaille pour les Françaises.

Longo s’était classé 5e du contre-la-montre l’an dernier en Australie. Pour Danny Bonnoront, la directrice des équipes de France féminines, « il faudra faire sans elle et aller chercher les points UCI que Jeannie marquait ». Surtout que Longo faisait partie des meubles : neuf titres mondiaux, dont quatre titres de championnes du monde du chrono. Christel Ferrier-Bruneau, sa dauphine des derniers championnats de France, admet que son absence entraine « quelque chose de spécial, même si au final, elle était assez isolée dans le groupe. » 

« On a perdu un leader, mais pas un leader d'équipe »

A Copenhague, les Bleues se chercheront donc une nouvelle tête de gondole. Bonnoront concède d’ailleurs « qu’à bientôt 53 ans, Longo va bientôt s’arrêter » avant de pointer du doigt l’omniprésence de la championne : « On a perdu un leader, mais pas un leader d’équipe. Elle avait du mal à faire en sorte que les autres ne soient pas cachées ». Ce qui pourrait permettre l’émergence d’autres coureuses. La jeune Mélodie Lesueur, à peine 21 ans, a le profil. Même si elle semble un peu tendre pour cette édition danoise, son titre de championne d’Europe espoirs du contre-la-montre, laisse entrevoir de belles promesses. La jeune Française a regretté l’absence de son aînée : « J’aurais aimé participer à mes premiers Mondiaux avec elle. Tout simplement parce que c’est un monument du cyclisme féminin. C’est quelqu’un d’exceptionnel. »