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Longo et le désert français

A 51 ans, Jeannie Longo estime plus être un exemple pour les jeunes cyclistes françaises et pas un poids trop envahissante pour elles

A 51 ans, Jeannie Longo estime plus être un exemple pour les jeunes cyclistes françaises et pas un poids trop envahissante pour elles - -

10e du contre-la-montre mercredi, Jeannie Longo sera la figure de proue de l’équipe de France samedi lors de la course en ligne des championnats du monde. Une fois de plus. A ce jour, la Grenobloise n’a toujours pas de successeur dans l’Hexagone.

A bientôt 51 ans, Jeannie Longo n’est toujours pas rassasiée de kilomètres. Sur le circuit de Mendrisio (Suisse), l’Iséroise tentera une nouvelle fois de tirer son épingle du jeu, même si la course en ligne des championnats du monde lui convient sans doute moins bien que le contre-la-montre, où elle avait pris mercredi la 10e place. Du haut de son incroyable palmarès national et international, Longo reste l’attraction française de l’épreuve. Derrière ? Silence, il n’y a personne. L’absence de relève est criante.

« C’est vrai qu’il n’y a pas de succession du même niveau », concède la DTN, Isabelle Gautheron. Malgré la présence d’Edwige Pitel (championne de France sur route en 2007), c’est un véritable désert qui s’est installé dans les roues du vélo féminin français. « Dans les clubs, les filles sont complètement isolées, avance Longo. A part quelques Coupes de France dans l’année, elles ne font pas grand-chose. »

Manque de repères et d’expérience sur la scène internationale, c’est incontestable. Mais quid de l’immense aura de la Grenobloise ? « Le préparateur mental de l’équipe de France m’a dit qu’il existe toute une génération qui n’a pas explosé au haut niveau à cause de la forte médiatisation de Jeannie », avance Julie Krasniak, 21 ans, l’une des jeunes pousses présentes en Suisse.

Trop imposante, l’ombre de Longo ? Un argument rejeté par Isabelle Gautheron. « Il faut que les jeunes se demandent surtout pourquoi elles l’imitent pas. Si elles ne changent pas leur façon de faire, elles resteront au même niveau... » Longo dégage en touche avec lucidité : « Je ne vois pas en quoi je leur ferais de l’ombre, si je suis un exemple pour elle. » L’inépuisable quinqua se verrait bien prendre du poids à la Fédération. « Je peux m’y voir, oui. J’ai pas mal d’idées, mais je ne sais pas encore si j’en ai envie. » Alors Jeannie roule toujours et la relève se fait attendre...

La rédaction - A.D. avec F.A. (RMC Sport)