Longo jette l'éponge

Jeannie Longo - -
« J’ai trouvé Jeannie sonnée, elle était groggy, elle ne comprend pas ce qui lui arrive. » Guy Chanal, patron du Palais des Sports de Grenoble et ami de longue date de l’Iséroise, a parlé au téléphone avec la cycliste aux 13 titres de championne du monde quelques heures avant l’annonce mercredi après-midi, par le biais de son avocat, de sa décision de ne pas participer aux Mondiaux au Danemark. Un retrait qui sonne comme une évidence, tellement l’atmosphère était devenue irrespirable autour de la coureuse de 52 ans. En moins d’une semaine, Jeannie Longo s’est retrouvée par deux fois liée de près ou de loin à l’actualité du dopage.
Vendredi dernier, la coureuse recevait un courrier de l’Agence française pour la lutte contre le dopage (AFLD) lui signifiant un contrôle manqué en juin aux Etats-Unis, le troisième en 18 mois, synonyme de sanction possible. Quatre jours plus tard, un ancien coureur américain du nom de Joe Papp, ancien dopé repenti ayant collaboré avec la justice de son pays, déclarait dans L’Equipe avoir été en relation avec Patrice Ciprelli, entraîneur et mari de Longo, à la recherche en 2007 d’EPO pour la sportive. « Elle est affectée par ce qui s’est dit ces derniers jours, explique Me Ravaz, son avocat. Autant Jeannie était prête à aller s’expliquer devant l’AFLD ou la FFC, autant les accusations de cet Américain l’ont abattue. »
La FFC soulagée
Le renoncement de Longo ne fera pas verser de larmes dans le peloton tricolore, prêt à embarquer pour Copenhague vendredi. « Je n’ai rien contre Jeannie, dit Christel Ferrier-Bruneau, championne de France sortante de la course en ligne, mais si j’avais eu trois avertissements, c’est sûr que je n’aurais pas pu aller aux Mondiaux. Peut-être qu’elle ne pensait pas être sanctionnée. Ça m’aurait fait bizarre de la voir au Danemark. Je pense que c’est l’avis de toutes les filles. » Une absence qui soulage fortement la Fédération qui se préparait à affronter le feu des questions de la presse sur l’« affaire Longo ».
Dans un communiqué, la FFC a salué « cette décision importante qui a pour but de permettre à l’équipe de France de cyclisme de disputer ces championnats du monde dans les meilleures conditions possibles, et ce afin d’assurer à ses représentants toute la sérénité sportive nécessaire en vue de leur participation à un événement sportif d’une grande importance pour le cyclisme français. » Reste maintenant à savoir comment et quand la championne se relèvera de cette sortie de route. Sera-t-elle rédhibitoire pour son avenir sportif ?