VTT : un cinquième titre mondial pour Absalon

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Les ultimes bosses avalées, Julien Absalon a pris son temps alors que se profilait l’ombre de l’arche d’arrivée. La ligne franchie, le plus beau palmarès du VTT mondial, floqué ce samedi du dossard numéro 2, a levé son vélo vers un ciel norvégien baigné de lumière. Ce geste lui était interdit en championnat du monde depuis 2007. Il vient conclure une saison 2014 qualifiée par Absalon lui-même de « parfaite ». Champion de France, d’Europe, vainqueur de la Coupe du monde, numéro un mondial au classement UCI et désormais quintuple champion du monde, la natif de Remiremont a écrasé la concurrence, à commencer par son éternel rival suisse Nino Schurter.
« J’ai fait les bons choix, j’étais meilleur aujourd’hui », a sobrement commenté après la course Absalon. Sur un parcours dont il redoutait la dureté (« il tape énormément », avait prévenu le Français), le double champion olympique (2004, 2008) a contrôlé, puis étouffé une course survolée comme aux plus belles heures de sa domination sur le circuit. Dans la meute pendant deux tours, Absalon s’est ensuite accroché au train de Schurter, avant de se détacher inexorablement dans les trois derniers tours d’un parcours au meilleur des huit boucles, avalé en 1h27’06’’. Dépassé, le Suisse franchissait la ligne avec 1’51 de retard, un écart il est vrai justifié en partie par une spectaculaire chute dans la dernière descente.
« Aller chercher un troisième médaille »
Après un exercice 2013 laborieux, Absalon a su se remettre en question pour tutoyer à nouveau les sommets. Outre un changement de ses méthodes d’entrainement, le Français a osé la révolution technologique. A Hafjell, il utilisait pour la première fois dans une grande compétition un VTT tout-suspendu, certes plus lourd, mais plus confortable et absorbant sur des bosses casse-pattes. Un virage payant, qui cumulé à son immense expérience, laisse entrevoir au coureur de 34 ans des lendemains gorgés d’ambition.
Absalon ne cache pas depuis des mois viser les JO de Rio 2016, avant de raccrocher définitivement. « Je vais essayer d’aller chercher une 3e médaille », a répété le Vosgien, toujours marqué par la déception des JO de Londres où il avait été victime d’une crevaison. A la lumière de sa démonstration du jour, rejoindre dans l’histoire Tony Estanguet, triple médaillé d’or olympique en trois éditions, n’a rien d’un mirage.