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Cipollini, le grand bluff ?

Mario Cipollini

Mario Cipollini - -

Si l’ancienne star du sprint a annoncé à 44 ans son désir de renouer avec la compétition, tout semble indiquer qu’il s’agit d’un gros coup de pub. Sur les routes de Paris-Nice, ce drôle de come-back fait en tout cas beaucoup sourire.

Le 23 mars prochain, Mario Cipollini fêtera ses 45 ans. A cet âge, la plupart des coureurs professionnels ont raccroché depuis bien longtemps leur vélo. L’Italien, lui, veut le ressortir. Celui qui est considéré comme l’un des plus grands sprinteurs de l’histoire a déclaré dans les colonnes du quotidien italien, la Gazzetta dello Sport, qu’il souhaitait renouer avec la compétition avec la formation transalpine Farnense Vini. Son objectif ? Guider un jeune coureur, Andrea Guardini (22 ans), dans sa quête de victoires d’étapes lors du prochain Tour d’Italie, lui qui en a déjà gagnées… 42 sur le Giro !
Seulement voilà, après un bref retour à la compétition en 2008, ce deuxième come-back sent le coup de pub à plein nez. Dans le peloton de Paris-Nice, personne ne croit vraiment au retour de « Super Mario ». « Pourquoi pas, lâche Tom Boonen sans grande conviction. Même à 44 ans, c’est encore un athlète. » En fait, la nouvelle a surtout été accueillie par des sourires. Thomas Voeckler estime le retour de « Cippo » crédible mais lance, tout sourire : « Peut-être que « Jaja » (Laurent Jalabert, 43 ans) va revenir lui aussi ! Et va nous faire mal aux jambes... »

Scinto (manager de Farnese) : « Cela doit être une blague »

En réalité, beaucoup pensent à voix basse que cette annonce est surtout une façon pour Mario Cipollini de faire de la publicité pour sa marque de vélos. Dans toutes ses interviews, le beau Mario n’oublie jamais de poser devant ses fameux cadres.
Mais il y a beaucoup plus embêtant. Deux obstacles de poids s’opposent à son retour. Luca Scinto, manager de l'équipe Farnese, a indiqué mardi qu'il était contre le retour de Cippolini au sein de sa formation. « Aussi longtemps que je serai le patron de cette formation, il n'en sera pas question, a-t-il clamé dans la Gazzetta dello Sport. J'ai beaucoup de respect pour Cipo, mais cela doit être une blague. Mario est une des icônes de notre sport, mais son temps est passé. »

Enfin, si Cipollini se dit prêt à se plier à toutes les exigences de l'UCI, l’article 84 du règlement antidopage de l’Union cycliste internationale est un énorme frein. En tout cas pour cette année. Car il précise qu'un coureur qui a donné son préavis de retraite et qui souhaite revenir à la compétition au niveau international doit en notifier l’UCI au moins six mois à l’avance. Or durant cette période, le coureur n’est pas autorisé à reprendre la compétition au niveau international tant qu’il ne s’est pas écoulé une période de quatre mois, pendant laquelle il a fourni des informations sur sa localisation, et pendant laquelle il a été disponible pour des contrôles hors compétition inopinés. Voilà qui sonne le glas de ses espoirs de disputer le prochain Giro, lequel s'élancera le 5 mai. Reste donc à savoir si Andrea Guardini parviendra à remporter des étapes sans son guide…