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Ciprelli pris la main dans l’EPO

Jeannie Longo et Patrice Ciprelli

Jeannie Longo et Patrice Ciprelli - -

Placé en garde à vue depuis mercredi, Patrice Ciprelli a avoué, ce jeudi, avoir acheté par deux fois de l'EPO, « pour sa consommation personnelle ». Le mari et entraîneur de Jeannie Longo sera mis en examen, vendredi matin.

Plus de 24 heures après le début de sa garde à vue, Patrice Ciprelli a avoué, ce jeudi, avoir acheté de l’EPO en deux occasions, « pour sa consommation personnelle ». La garde à vue du mari et entraîneur de Jeannie Longo prendra fin peu après 6h, vendredi matin. Il sera ensuite déféré devant un juge d’instruction à 8h, qui lui signifiera sa mise en examen. Après l’ouverture d’une information judiciaire par le procureur de la République de Grenoble, Jean-Yves Coquillat, Patrice Ciprelli sera ensuite remis en liberté sous contrôle judiciaire. Le parquet de Grenoble avait ouvert une enquête visant M. Ciprelli le 14 septembre dernier, au lendemain de la publication par l’Equipe d’échanges avec un intermédiaire, Joe Papp, révélant l’achat d’EPO chinoise en 2007 (le délai de prescription est de trois ans). Si les faits étaient prescrits, le travail judiciaire s’est poursuivi pour aboutir sur ce nouveau rebondissement.

« Il s’agit d’achats faits par l’intermédiaire de cartes bancaires à des sociétés basées à l’étranger spécialisées dans la vente de médicaments en ligne, explique le procureur. Les gendarmes ont essayé de tracer ces achats et ont découvert deux achats d’EPO non prescrits en mai et juin 2011 pour des montants de moins de 500 €. C’est dans ce cadre que des perquisitions ont été effectuées et que MM.Ciprelli et Lucatelli ont été entendus depuis hier midi. » Michel Lucatelli, ami de Patrice Ciprelli et directeur de l'équipe de France de ski cross, a lui été remis en liberté. « Je n’ai pas trouvé dans ce dossier d’éléments permettant de penser qu’il s’est rendu complice d’un quelconque délit, explique M.Coquillat. Il a réceptionné des marchandises pour le compte de quelqu’un qui est l’une de ses connaissances. Il ignorait le contenu des colis. »

Jeannie Longo « n’a connaissance de rien. »

Après avoir nié en bloc une bonne partie de la journée et argué que « ses cartes bancaires avaient été piratées », Patrice Ciprelli a changé sa version des faits. En justifiant ces achats pour sa « consommation personnelle », il épargne Jeannie Longo, entendue en qualité de témoin mercredi. « Cet aspect-là ne concerne pas la justice, poursuit le procureur. Mme Longo est l’épouse de M.Ciprelli, point. Je ne fais aucun lien entre la commande et l’importation d’EPO par M.Ciprelli et son épouse. Aucun élément dans le dossier ne permet d’affirmer que cet EPO aurait été utilisé par l’épouse de M.Ciprelli. Elle n’a connaissance de rien. » Entre les mains de la justice, Patrice Ciprelli aura, en revanche, de nouveaux éclaircissements à apporter…

Le titre de l'encadré ici

Chronologie des faits |||

9 septembre 2011 : L’Agence française de lutte antidopage (AFLD) dévoile que Jeannie Longo est sous la menace d’une suspension pour avoir manqué à trois reprises à ses obligations de localisation en moins d’un an et demi.
13 septembre 2011 : L’Equipe révèle que Patrice Ciprelli a effectué des achats d’EPO chinoise en avril 2007, par l’intermédiaire de Joe Papp, un ancien coureur américain. La Fédération française de cyclisme (FFC) suspend le mari et entraîneur de Jeannie Longo à titre conservatoire.
16 septembre 2011 : Le parquet de Grenoble ouvre une enquête préliminaire pour « vérifier les circonstances dans lesquelles ont été effectués les achats de produits dopants » par Ciprelli.
26 octobre 2011 : Le tribunal administratif de Grenoble annule la suspension à titre conservatoire de Ciprelli.
22 novembre 2011 : Jeannie Longo est relaxée par la commission de discipline de la FFC dans l’affaire de ses trois manquements successifs aux obligations de localisation imposées par le règlement antidopage.  Le 15 décembre, l’AFLD annonce qu’elle ne reviendra pas sur cette décision.
8 février 2012 : Dans le cadre de son enquête préliminaire, le parquet de Grenoble procède à une perquisition au domicile de Longo et Ciprelli. Ce dernier est placé en garde à vue avec son ami Michel Lucatelli, le directeur de l’équipe de France de skicross, lui aussi soupçonné d’avoir participé à l’achat et à la vente d’EPO.
9 février 2012 : Patrice Ciprelli avoue avoir acheté de l’EPO en deux occasions, « pour sa consommation personnelle ».
10 février 2012 : L’entraîneur et mari de Jeannie Longo est mis en examen avant d’être remis en liberté.