Contador : « Faire le doublé Giro-Tour serait fabuleux »

Alberto Contador - -
Alberto Contador, votre participation au Giro est-elle due à l’incertitude qui plane autour de votre présence au départ du Tour de France ?
Pas du tout. J’avais inclus le Tour d’Italie dans mon calendrier parce que c’est une course que j’apprécie énormément. J’ai un souvenir mémorable de ma victoire sur cette épreuve en 2008. C’est parce que j’aime le Giro que je suis ici. C’est aussi parce que je songe à la possibilité de participer aux trois grands tours (Giro - Tour de France - Vuelta) dans la même année. Je pense vraiment beaucoup à cela.
Un doublé Giro-Tour de France comme Marco Pantani, en 1998, est-il encore possible ?
Ce serait quelque chose de fabuleux. C’est la première fois de ma carrière que je dispute le Tour d’Italie avant de prendre part éventuellement au Tour de France. Je vais essayer de faire du mieux possible. Je vais à chaque fois me battre pour la victoire. C’est évidemment un défi très difficile. Participer au Giro n’est certainement pas la meilleure façon de préparer le Tour de France. Surtout cette année car le parcours du Tour d’Italie est très dur. Mais imaginer faire le doublé, c’est une énorme motivation.
Vous êtes le grandissime favori sur ce Tour d’Italie. Ressentez-vous une pression particulière ?
Je crois que tous les coureurs vont essayer de me mettre la pression. C’est normal. En 2009, j’avais énormément de pression sur le Tour de France quand j’avais notamment Lance Armstrong dans mon équipe. Mais ici, ce n’est vraiment pas la même pression que sur la Grande Boucle. Sur le Tour de France, tout le monde attend que je gagne. Sur le Giro, c’est différent. Mon intention, c’est faire la course étape par étape. Des coureurs comme Vincenzo Nibali et Michele Scarponi ont plus de pression que moi. Pour eux, c’est une course cruciale car ils sont attendus par tout un pays.
Vincenzo Nibali sera-t-il votre plus grand rival ?
Il y a beaucoup de coureurs dangereux mais Nibali a montré ces dernières années une incroyable régularité dans ces résultats. Il avait joué un grand rôle sur le Tour de France en 2009. Il m’avait beaucoup impressionné sur le Ventoux. L’année dernière, il est arrivée à la dernière minute sur le Giro et a terminé troisième en travaillant pour son coéquipier Ivan Basso (NDLR : qui a remporté le Tour d’Italie l’an passé). Et puis, il a remporté la Vuelta la saison dernière. Ce sera mon plus grand rival. Il a très bien préparé sa course. Toute son équipe est mobilisée pour l’aider. Et puis il est ici chez lui.
Comment allez-vous vous comporter sur ce Giro ? Comme le Barça en gagnant de manière spectaculaire ou comme le Real Madrid en ne visant que la victoire finale ?
(Rires) L’objectif c’est la victoire finale à Milan. On aura du spectacle grâce au superbe parcours dessiné par les organisateurs. Mais vous savez le Real Madrid aussi fait de beaux matchs ! (NDLR : il est supporter du Real Madrid). Même si le Barça est plus régulier (sourire)… Sur ce Giro, on pourra faire du spectacle en ayant le regard tourné vers Milan.