
Contador, le tiercé gagnant

Alberto Contador - -
A peine passé la ligne d’arrivée, Alberto Contador, en larmes, s’est effondré dans les bras de son attaché de presse, Jacinto Vidarte. « Je ne tombe pas facilement dans l’émotion, mais ce chrono est mon meilleur souvenir », assure l’Espagnol. Au terme du contre-la-montre entre Bordeaux et Pauillac (52 km) remporté par le Suisse Fabian Cancellara, le coureur Astana a réussi à consolider son avance sur son rival Andy Schleck. Le maillot jaune, qui ne comptait que huit secondes d’avance sur le Luxembourgeois à Bordeaux, partira avec un crédit de 39 secondes lors de l’ultime étape ce dimanche à Paris. Une très courte avance qui va lui permettre de remporter, à 27 ans, son troisième Tour de France, le deuxième consécutif (2007 et 2009). Parfaite illustration d’une Grande Boucle hyper disputée, il s’agit du troisième plus faible écart entre un vainqueur et son dauphin, après Lemond et Fignon en 1989 (9 secondes) et Janssen et Van Springel en 1968 (38 secondes). Ironie du sort, 39 secondes, c’est aussi l’avance prise par Contador sur Andy Schleck dans le port de Balès (15e étape) lorsque le Luxembourgeois fut victime d’un saut de chaîne. C’était son dernier jour en jaune…
« Je n’ai pas eu le temps de douter »
Menaçant durant les premiers kilomètres ce samedi en Gironde, le coureur de la Saxo Bank a même repris six secondes à l’Espagnol au premier temps intermédiaire (18e kilomètre). Mais le chrono n’est pas sa spécialité et Contador va vite reprendre le dessus : « Au début, je n’avais pas de radio et je ne savais pas trop ce qui se passait, raconte le coureur Astana. Mais je savais que sur la fin du chrono, le parcours me correspondait mieux. Dans une courbe, j’ai même failli aller au sol. Mais au final, je suis encore là ! Je n’ai pas eu le temps de douter même si Andy marchait bien. Je me suis juste contenté de maintenir la cadence. Je ne voulais pas faire de différence. »
« Le meilleur a gagné, souligne l’ancien directeur sportif Cyrille Guimard. Depuis le début du Tour, Contador a su gérer la course. Il a notamment limité la casse dans les pavés qui n’étaient pas sa spécialité.» A 25 ans, Andy Schleck n’a pas à rougir de sa deuxième place, d’autant qu’il a été privé de l’aide précieuse de son frère Frank, contraint à l’abandon dès la 3e étape. « Si Alberto a démontré qu’il était à son niveau, on a eu de la chance que le frère d’Andy Schleck tombe lors de la première semaine, reconnaît d’ailleurs Vinokourov, l’équipier de Contador chez Astana. Sinon, je pense que dans la montagne, ça aurait été beaucoup plus dur pour nous. »
Ce n’est que partie remise. Contador et les frères Schleck se retrouveront l’an prochain, tout comme Denis Menchov (Rabobank). Le Russe, 11e du contre-la-montre, a chipé la troisième place à Samuel Sanchez (Euskaltel) et prive ainsi l’Espagne d’un doublé sur les Champs-Elysées.