Contador s’en tire bien

Contre toute attente, l’Espagnol devrait être blanchi mardi par sa fédération, et ce malgré un contrôle positif au Clenbutérol en juillet dernier. Un recours de l’UCI ou de l’AMA devant le TAS ne garantirait même pas que le coureur Saxo Bank ne puisse pas s’aligner sur le Tour 2011.

On s’achemine vers un sacré coup de théâtre, à Madrid. A la surprise générale, et alors qu’il y a trois semaines on donnait l’Espagnol perdu pour cette saison, la Fédération espagnole de cyclisme est sur le point d’innocenter le coureur, positif au Clenbutérol en juillet sur les Pyrénées. La nouvelle, propagée par la presse du pays lundi après-midi, n’a pas été officialisée ni par l’entourage du triple vainqueur du Tour de France, ni par l’UCI, mais l’ensemble des protagonistes semblent s’y résoudre.
« On n’est sûr de rien déclarait-on dans l’entourage du coureur, mais la tendance nous est plutôt favorable ces derniers jours. Le soutien du premier ministre Zapatero (vendredi), nous a fait du bien, et aujourd’hui c’est au tour du président du Parti Populaire… » Le coureur Saxo Bank, qui dort mal ses derniers jours, a effectué une sortie ce matin dans les environs de Pinto. Selon la RFEC, lui et l’UCI recevront mardi matin la décision tant attendue.
Le revirement des quatre membres du comité des compétitions de la RFEC peut surprendre. Fin janvier, ce même comité, recommandait un an de suspension. Un tarif aux allures de compromis (le code mondial antidopage prévoit deux ans en cas d’infraction), Contador n’ayant pas convaincu avec sa thèse de contamination alimentaire, pas plus que les scientifiques d’une infraction avérée. Depuis, les politiques sont montés au créneau, alors que l’AMA décidait de ne pas faire appel devant le TAS dans un cas similaire concernant le pongiste allemand Dimitrij Ovtharov. Le vent a donc tourné en faveur de Contador, que l’on a vu ces derniers jours, beaucoup plus combatif envers l’UCI et l’AMA.

« L’UCI ne restera pas sans rien faire »

« En cas de sanction zéro, on peut imaginer que l’UCI ne restera pas sans rien faire », nous indique-t-on à Aigle, siège de la Fédération internationale. L’UCI et/ou l’AMA disposeront de 30 jours à compter de réception du rapport pour contester la décision de la RFEC. Un appel suspensif pourrait éventuellement empêcher le Madrilène de courir, à condition que la demande soit recevable par le TAS. « Pour cela il faudra prouver que l’athlète a été en infraction », explique Matthieu Reeb, secrétaire général. Mission improbable quand on sait que les experts scientifiques n’y sont pas parvenus en cinq mois… Un appel standard risque de se noyer dans les contraintes de calendrier, soit « 3 ou 4 mois si tous les éléments sont réunis », indique-t-on au TAS. Rien n’empêcherait Contador de faire alors traîner... « Il ne sera pas facile d’empêcher l’athlète de courir », conclu Reeb.

Louis Chenaille