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Coquard, le profane devenu roi de l’omnium

Bryan Coquard

Bryan Coquard - -

Passionné de vélo depuis ses 4 ans, Bryan Coquard est devenu à 20 ans l’une des stars de l’omnium, nouvelle discipline olympique. Une ascension étonnante pour celui dont la famille n’a jamais baigné dans le monde du cyclisme.

Une vocation plus qu’une filiation. A 20 ans, Bryan Coquard représente une chance de médaille aux prochains Jeux Olympiques en omnium. Rien ne prédestinait le natif de Saint-Nazaire à devenir un des spécialistes de cette épreuve (qui remplacera la poursuite à Londres) qui regroupe le tour lancé, la course aux points, la course à élimination, la poursuite individuelle, le scratch et le contre-la-montre. « Je me demande d’où cette passion lui est venue parce que personne de notre entourage ne faisait de vélo », se rappelle Sandrine, sa mère. « A l’âge de 4 ans, je voulais faire des courses de vélo mais ma mère me disait que ça n’existait pas pour les petits », raconte-t-il. Après trois mois de gym et deux mois de judo non convaincants, le cycliste en herbe prend sa première licence à 6 ans à Pontchâteau (Loire-Atlantique) où il a côtoyé Jean-Cyril Robin, Jérôme Pineau et Jérôme Cousin, son colocataire actuel. « Ça m’a tout de suite plu !»

Une révélation pour le sociétaire de Vendée U qui signe rapidement ses premières victoires avant d’intégrer le pôle France de Talence à 16 ans. « En entrant au pôle, Eric Vermeulen, mon entraîneur, m’avait parlé de cette épreuve, explique celui qui brille par sa rage de vaincre, son explosivité et son sens du spectacle. Il ne connaissait pas trop mes capacités en poursuite et m’a donc proposé ça. » Un choix payant. Après deux titres de champion du monde junior, il remporte cette année la Coupe du monde des omniums élite. Et même s’il a déjoué lors des derniers Championnats du monde en Australie en terminant 8e, il possède, chez lui à Savenay, quasiment tous les maillots et médailles possibles. Seule la médaille olympique manque à son palmarès. « Cette épreuve, c’est mon truc, s’enthousiasme-t-il. Avant, on disait qu’il fallait être moyen partout. Aujourd’hui, il faut être bon partout. »

Une année sur route après les JO

La fièvre du vélo a même envahi la famille engagée bénévolement au sein du club de Pontchâteau mais aussi la petite sœur de Bryan, elle aussi convertie au cyclisme. Tout ce petit monde attend désormais le rendez-vous du mois d’août. « C’est quelque chose d’extraordinaire de voir son enfant de 20 ans faire les JO », poursuit sa mère. « J’ai envie de faire une médaille aux Jeux, vise le fiston. J’y vais pour ça. »

Ensuite, il sera temps de penser aux prolongements d’une carrière qui devrait le mener sur la route et dont ses sources d’inspiration sont Arnaud Demare, champion du monde espoirs en titre, et d’Elia Viviani, son adversaire italien en omnium. « J’aime frotter dans le peloton, prévient-il. J’adore voir les coureurs qui ont un peur. J’aime ‘’filocher’’ en gagnant des places. J’aime bien le dépassement de soi qui peut exister dans ce sport. »

Nicolas Couet avec Pierre-Yves Leroux