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Coronavirus: Dans le cyclisme virtuel, on se dope... avec un panier à salade

La discipline du cyclisme virtuel tend à sa développer pendant le confinement lié à l'épidémie de coronavirus. Certains participants en profitent déjà pour tricher avec des méthodes parfois assez peu conventionnelles.

A nouvelle pratique sportive, nouveaux risques d'écarts. Si les coureurs du peloton se sont habitués au test de leur matériel à l'arrivée d'une course, on n'imaginait pas forcément pareil phénomène dans le monde du cyclisme virtuel. Et pourtant, en cette période de confinement liée à l'épidémie de coronavirus, des tricheurs en ont profité pour se glisser parmi les compétiteurs.

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Dimanche dernier, la retransmission virtuelle du Tour des Flandres attiré près de 600.000 téléspectateurs en Belgique pour assister à la victoire de Greg Van Avermaet. D'autres courses pourraient rapidement se courir sur des vélos d'appartement en attendant la fin de la crise sanitaire.

Un niveau global qui surprend les coureurs

Dès lors il devient capital pour les organisateurs et les entreprises spécialisées d'assurer un vrai contrôle sur les participants et notamment sur la célèbre plateforme Zwift qui a déjà provoqué plusieurs soubresauts depuis le début du confinement. Si les performances des meilleurs utilisateurs ne semblent souffrir d'aucune critique, certains coureurs pros n'ont pas caché leur surprise quand au niveau global sur le logiciel. 

"En fait le niveau est bien plus élevé sur les courses amateurs virtuelles que sur le Tour de France, a même ironisé Lilian Calmejane sur le réseau Strava, le coureur de l'équipe Total-Direct Energie après avoir abandonné lors d'une course virtuelle. Je m’en rends compte, ça y est." 

Un constat un peu amer auquel à répondu un habitué de l'application qui affirme que non tous les participants ne trichent pas mais qu'il faut avoir un peu de repères sur ce logiciel.

"Ceux qui sont devant ne sont pas tous des tricheurs. Il faut beaucoup d'expérience pour performer sur Zwift, a ainsi expliqué Pierre Almeida auprès du journal Libération. Si les coureurs professionnels sur route s'y mettaient vraiment, à la longue, ils nous battraient à plate couture." 

Feuillu contourne les règles avec une essoreuse à salade

Zwift a pris des mesures pour limiter la triche avec un contrôle de la puissance déployée ainsi que l'obligation de transmettre des documents pour justifier son poids (facilement modifiable pour gagner de la vitesse dans une montée). Et pourtant, malgré les règles fixées par les organisateurs, il ne semble pas si difficile de tricher...même sans vélo d'intérieur. Ancien porteur du maillot jaune lors du Tour de France 2008, Romain Feuillu s'est amusé à dévoiler deux méthodes pour augmenter ses performances sur l'application via deux vidéos postées le dimanche 5 avril.

Dans la première séquence, l'ancien cycliste de l'équipe Agritubel a simplement utilisé un aimant fixé à l'intérieur de son essoreuse à salade pour faire monter les watts et se rapprocher de la tête de course. C'est ensuite juché sur une motocross que Romain Feuillu s'est proposé d'ouvrir la route aux coureurs professionnels qui auraient un peu de mal à suivre dans certaines côtes virtuelles.

"Certains le font avec des vélos, d'autres avec des cannes à pêche et d'autres avec des paniers à salade. Il y en a certainement avec des perceuses aussi. C'est le vélo, c'est la triche, a lâché Feuillu volontairement provocateur. [...] Je préfère qu'il y en ai d'autres qui trichent, parce que sinon je serais mal à l'aise d'être le seul à tricher..."

Si l'ancien leader de la Grande Boucle a ainsi voulu dénoncer les tricheurs de façon humoristique cela traduit quand même une triste réalité: malgré le confinement, les tricheurs peuvent encore se retrouver dans la bonne échappée.

Jean-Guy Lebreton