Cyclisme: Lapeira, Vauquelin, Seixas... aux championnat de France, la jeunesse veut le pouvoir

Alors que les trentenaires Julian Alaphilippe, Benoît Cosnefroy ou encore Christophe Laporte ne participeront pas ce dimanche au championnat de France sur route - et que Romain Bardet a pris sa retraite depuis quelques jours - la nouvelle génération veut prendre le pouvoir à l’image de Paul Lapeira l’an passé. Une jeunesse précoce qui impressionne les aînés.

"Maintenant, les mecs arrivent de juniors et ils répondent présent tout de suite." A quelques jours de la course en ligne masculine des championnats de France 2025, l’expérimenté Julien Bernard regarde avec un peu d’étonnement la nouvelle génération de coureurs français qui commence à pousser des coudes pour se faire une place au soleil.

"C'est le cyclisme moderne, ils sont préparés, ils ont les connaissances que nous on n'avait pas. Nous, on apprenait quand on arrivait chez les pros. Ils n'ont plus grand-chose à apprendre. Parfois, on a même plus de choses à apprendre qu'eux. C'est ça qui fait qu'ils répondent tout de suite présents", poursuit le coureur de l’équipe Lidl-Trek.

À l’image de Paul Lapeira, champion de France l’an passé à 24 ans, ou de la pépite Paul Seixas, troisième du contre-la-montre jeudi à 18 ans seulement.

"En junior ils ont le niveau que j’avais en espoir"

"Il faut souligner la performance de Paul Seixas", appuie Julien Bernard. "Troisième, je lui tire mon chapeau. Je l'ai vu au Dauphiné aussi. Il n'a rien à envier à personne!" Un autre ancien du peloton, Bryan Coquard (33 ans) est impressionné par la différence d’apprentissage: "Maintenant on apprend même des jeunes au quotidien, sur la nutrition par exemple. Ils arrivent, ils sont déjà calés à fond."

Un constat qui est lié à la formation selon le sprinter nantais. "Je pense qu'on se rapproche de plus en plus du foot. Maintenant, les jeunes, les juniors, ce ne sont plus du tout les mêmes qu’à mon époque. Je pense qu'en junior, ils ont le niveau que j'avais en espoir. La rigueur, l'entraînement et tout ce qui va avec pour la performance."

Une nouveauté qui s’observe depuis quelques années dans le peloton international à l’image de la précocité de Tadej Pogacar. Mais ces coureurs pourront-ils durer? "C'est l'avenir qui nous le dira", poursuit "le Coq" avant de tempérer: "Personnellement, je pense que non. Mais est-ce qu'il ne faut pas faire cinq années à fond et gagner énormément de courses que faire 15 ans en gagnant un peu moins et des courses moins prestigieuses? Ce sont des carrières un peu plus courtes, je pense..."

Lapeira, Vauquelin, Magnier, Grégoire et Laurance favoris

En attendant la retraite, la jeune garde a bien l’intention de lever les bras tout en haut du mont des Alouettes, ce dimanche. Et la plupart des favoris n’ont pas 25 ans. Kevin Vauquelin, deuxième du Tour de Suisse, sera sans doute le plus surveillé. Deuxième du chrono ce jeudi, malgré une chute, le Normand se sent en pleine forme: "Ça va être une course à l’usure, avec de la chaleur et du dénivelé, ça peut pourquoi pas me convenir. J’ai bien récupéré, c’est plus facile quand on fait une bonne performance."

Troisième derrière Vauquelin ce jeudi, Paul Seixas peut difficilement être cité parmi les favoris même si tout semble possible avec lui. Le jeune espoir s’inquiétait surtout d’avoir à courir 231 km, une distance inconnue pour lui. Bonne nouvelle, la chaleur a poussé les organisateurs à supprimer un tour de parcours qui n’en comptera plus que 214,5 km avec un slogan, "roulez jeunesse". 

Pierre-Yves Leroux