Cyclisme: le tapentadol, ce médicament "dix fois plus puissant que le tramadol" qui inquiète l'UCI

D'après Le Temps, l'Union cycliste internationale s'inquièterait de l'utilisation d'un médicament nommé tapentadol, considéré comme "dix fois plus puissant" que le tramadol, banni depuis le début d'année par l'Agence mondiale antidopage.

Depuis le 1er janvier dernier, l'Agence mondiale antidopage (AMA) interdit aux athlètes d'utiliser le tramadol, un puissant analgésique. De son côté, l'Union cycliste internationale (UCI) avait été proactive en bannissant le produit dès mars 2019. Toutefois, l'instance craindrait désormais l'utilisation du tapentadol, un nouveau médicament, qu'elle considère comme "dix fois plus puissant" que le tramadol, comme rapporté par Le Temps.

D'après le quotidien, l'UCI aurait obtenu de l'AMA que ce médicament soit placé dans son "programme de surveillance" fin 2023, comme c'était le cas du tramadol ces dernières années. Jusqu'au changement de catégorisation de l'AMA en ce début d'année, les athlètes n'étaient pas suspendus en cas d'utilisation de tramadol.

En cyclisme, Nairo Quintana a par exemple été disqualifié du Tour de France 2022 pour avoir utilisé du tramadol mais il était libre de courir ensuite. Il aurait fallu trois infractions pour que le Colombien écope d'une sanction de plusieurs mois et ce en lien avec le règlement de l'UCI et non de l'AMA. Depuis le 1er janvier donc, une première infraction avec ce produit est directement synonyme de suspension.

Vertiges, somnolence... des effets secondaires néfastes

Pour l'heure, le tapentadol n'est pas interdit par les instances. Lors d'une réunion fin mai avec les différents acteurs du cyclisme, l'UCi aurait partagé "ses préoccupations face à une nouvelle substance qui pourrait être utilisée en remplacement du tramadol, appelée tapentadol." Arrivé sur le marché en Europe en 2011, le médicament sert à soigner les arthroses sévères, les diabètes et les cancers des os.

Tout comme le tramadol, le tapentadol est un opioïde, permettant de repousser les seuils de fatigue. Ces dernières années, le tramadol avait été banni du cyclisme en raison surtout des effets secondaires, avec en premier lieu une baisse de vigilance. Il en est de même pour le tapentadol, qui au-delà d'améliorer les performances, serait également dangereux pour la sécurité des coureurs lors des compétitions puisquil provoque des troubles comme des vertiges ou de la somnolence.

Le Mouvement pour un cyclisme crédible (MPCC), dont sont membres plusieurs équipes et coureurs, demande l'interdiction dans les plus brefs délais du tapentadol. Le MPCC avait déjà milité pour l'interdiction du tramadol. Depuis le début de l'année, de nombreuses courses du calendrier ont été marquées par des records de vitesse et des chutes collectives, de quoi poser quelques questions dans un sport souvent confronté aux problèmes du dopage.

GL