Cyclisme: Marion Rousse souhaite qu’on apprenne le "respect des vélos dans les auto-écoles"

C’est un drame qui a profondément choqué les Français. Le 15 octobre dernier sur le boulevard Malesherbes, dans le 8e arrondissement de Paris, Paul Varry, un cycliste de 27 ans perdait tragiquement la vie après que le conducteur d’un SUV lui a roulé dessus à la suite d'un différend. Le chauffeur a été mis en examen pour meurtre. Ce dramatique accident met malheureusement en lumière la difficile cohabitation entre les vélos et les voitures dans les grandes villes.
Très touchée par ce dramatique accident, Marion Rousse rappelle que les "mentalités sont différentes" en France par rapport à des pays comme la Belgique ou les Pays-Bas où le vélo est le moyen de déplacement privilégié par les citadins. Là-bas, "le respect est automatique et culturel", souligne la directrice du Tour de France dans un entretien accordé jeudi au Parisien. "En France, beaucoup de gens prennent désormais le vélo pour aller travailler. C’est très bien mais c’est très récent en fait. Il n’y a rien d’anticipé. Et plein de conducteurs ne savent même pas ce que veut dire: "faire attention aux cyclistes."
Julian Alaphilippe a des altercations à "presque à chaque sortie"
Afin que les mentalités changent, Marion Rousse a des idées: "Déjà, il me semble indispensable que l’on apprenne le respect des cyclistes dans toutes les auto-écoles, qu’il y ait un cursus spécifique sur le respect porté aux vélos. Il faut vraiment sensibiliser les nouveaux conducteurs à la manière dont roulent les cyclistes. Les droits qu’ils ont à certains feux rouges par exemple. Ce serait déjà un premier pas pour éviter les agacements."
Si elle incite aussi les cyclistes à respecter le code de la route, Marion Rousse rappelle qu’ils sont plus vulnérables et qu’ils risquent davantage qu’un automobiliste en cas d’accident. Et d’ajouter que son compagnon, Julian Alaphilippe, "a peur' et a lui aussi des altercations "presque à chaque sortie."
Lundi, le ministère des Transports a annoncé le lancement d'une mission contre la violence sur les routes. Intitulée "contre les violences, protéger tous les usagers de la route." Cette mission devra notamment formuler des propositions au sujet de l'éducation routière, de l'amélioration continue des aménagements, et de la détection, de la constatation et de la réponse judiciaire aux comportements violents sur la route. "Mon objectif est clair: ne pas opposer les modes de transports, mais réfléchir à un partage harmonieux de l'espace urbain et ainsi garantir un meilleur usage de nos routes pour tous les usagers, qu'ils soient en voiture, à vélo ou à pied", a souligné le ministre des Transports, François Durovray.