Cyclisme sur piste: le Vélodrome National, sanctuaire bien gardé de la piste française en vue des JO

Cyclisme sur piste, vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines - ICON Sport
A pile sept mois désormais du début des épreuves de cyclisme sur piste des Jeux olympiques de Paris, les championnats de France se déroulent jusqu'à dimanche sur la piste du vélodrome National de Saint-Quentin-en-Yvelines à Montigny-Le-Bretonneux (78), là où se dérouleront les épreuves des JO l'été prochain.
A Saint Quentin, une piste de F1, ailleurs, des circuits de karting
C'était d'ailleurs une volonté des staffs de l'équipe de France, que ce soit de la part de Gregory Baugé, entraîneur de la vitesse ou de celle de Steven Henry, responsable de l'endurance. "Ce n'est pas du niveau international concède Gregory Baugé, mais ça reste un championnat, et c'est la dernière fois qu'on peut prendre nos marques en mode compétition avant les Jeux sur cette piste, donc il ne faut pas s'en priver".
Et ce n'est pas un détail quand on sait à quel point le cyclisme sur piste moderne se joue au millimètre. D'autant que la piste de Saint-Quentin-en-Yvelines est assez unique en son genre. "Une piste de formule 1, là où sur d'autres pistes on se dit qu'on est sur un circuit de karting", souriait sur RMC dimanche dernier le médaillé de bronze de la vitesse par équipe des JO de Tokyo, Florian Grengbo.
"Mieux vous connaissez la piste, plus vous manœuvrez facilement dessus."
Quel que soit le lieu d'une compétition, les spécialistes de la vitesse quand ils lancent leurs efforts, utilisent toute l'inclinaison de la pente dans les virages de la piste pour atteindre les vitesses les plus importantes possibles et ainsi réaliser les meilleurs temps. Et une piste plus large, signifie nécessairement une inclinaison de la pente plus importante et donc précisément des vitesses plus élevées. Or, la piste du Vélodrome National est l'une des plus imposantes au monde, et la plus massive d'Europe avec ses 8 mètres de largeur.
"Un boulevard, explique Gregory Baugé. Ça va aller très vite, un mètre de moins de largeur, ça se ressent tout de suite, et inversement. Pour les sprinteurs c'est très important de bien connaître la piste dans ses moindres recoins. Et ça, c'est en faisant, refaisant et refaisant encore des efforts qu'on y parvient. C'est comme les pilotes de F1 qui font des essais l'hiver ou en avant-course sur les circuits. Mieux vous connaissez la piste, plus vous manœuvrez facilement dessus."
Pour garder son home-advantage, la France a dit non à d'autres nations qui voulaient venir s'entraîner
Et si l'équipe de France dispute donc jusqu'à dimanche une ultime compétition sur la piste de Jeux Olympiques, elle va également pouvoir continuer à s'entraîner dessus de manière normale jusqu'au 11 juillet avec le même volume horaire que d'habitude. Une vraie plus-value puisque ce ne sera en revanche pas le cas des autres nations qui ne pourront venir qu'à de rares reprises lors de créneaux dits "open training day". Certaines comme les Etats-Unis ou la Chine ont sollicité la Fédération Française de Cyclisme pour venir en stage quelques jours sur les créneaux horaires de l'équipe de France, mais cette dernière dans son bon droit a refusé.
"Nous aussi on aurait sans doute tenté si les Jeux avaient eu lieu ailleurs, reconnaît Gregory Baugé, mais là on a dit non, on va se servir de notre avantage au maximum. Quand on parle du "home advantage", en général on pense au public. Mais là, en termes purement techniques on a un réel avantage sur les autres équipes."
Illustration de cette volonté de la Fédération Française de Cyclisme de mettre toutes les chances du côté de ses ouailles, elle a tenu ce matin au huis clos pour les qualifications de la vitesse individuelle féminine, afin d'être certaine qu'aucun potentiel émissaire d'une délégation étrangère venu incognito ne puisse prendre connaissance des repères (a priori idoines) des bleus matérialisés sur les côtés de la piste. Il n'y a pas de petit profit.