
Démare sur les chapeaux de roue

Arnaud Démare avec son maillot arc-en-ciel après son titre de champion du monde Espoirs décroché à Copenhague - -
Avec des parents et une grande sœur cyclistes, Arnaud Démare pouvait difficilement échapper à sa destinée. A 20 ans, ce Beauvaisien est la grande promesse du cyclisme français. Champion du monde espoir en septembre dernier à Copenhague devant son compatriote et ami Adrien Petit, il signe un précontrat puis intègre la structure FDJ cet hiver. C’est un garçon serein et sûr de lui qui nous ouvre les portes de la maison familiale à Warluis (Oise). Au rez-de-chaussée, une petite pièce avec un banc de massage utilisé par le coureur et un étendoir où sèche le maillot de ses débuts.
Accroché au mur, le fameux maillot de champion du monde et sa photo sur le podium. Posée à terre, une bouteille de Champagne à son effigie et offerte par les copains picards (Bonnet, Levarlet, Minard, Coyot et Riblon). Sur une armoire, des photos, coupes, médailles… Bienvenue dans le musée d’Arnaud. Au premier étage, le dressing avec ses dotations fournies par la FDJ et dans une caisse, des maillots de champion du monde encore sous plastique et qui ne seront plus utilisés en compétition officielle (voir ci-dessous). C’est au garage qu’il termine sa visite. « Dans un lieu mythique », comme il le présente lui-même en souriant. Des vélos alignés, encore des coupes…
Son père achète un scooter pour le suivre
C’est ici que Démare et son père retapent les bicyclettes. « Mon père était un bon sprinteur, niveau élite », explique-t-il. Et le patriarche est toujours partant pour accompagner le fiston. Il a ainsi acheté un scooter pour l’aider et effectuer les sorties avec lui. « Première sortie de scoot derrière le papa ! Ça pique forcément. Je le déboiterai un jour, je le déboiterai », écrivait-il récemment sur son compte twitter. Lors de cette sortie, Démare s’offrira une « balade » de 4h30, soit environ 140km. Habillé FDJ de la tête au pied, il se permet une seule fantaisie : un cache-oreille aux couleurs du champion du monde qu’il est désormais. Une sortie en solitaire, sans les Bonnet, Levarlet, Minard, Coyot et Riblon avec qui il roule lors des entraînements pour casser la routine.
Démare se sait très attendu cette saison. Mais le jeune homme titulaire d’un bac scientifique refuse de s’imposer une pression inutile. « Il ne faut pas s’affoler, on prend le temps de mûrir. Il faut aller à son rythme. » Son directeur sportif est un peu plus exigeant. « C’est un champion du monde. Un coureur comme ça, c’est fait pour gagner des courses, lâchait Marc Madiot lors de la présentation de l’équipe. C’est comme dans le foot avec un buteur qui doit mettre la balle au fond. L’objectif n’est pas de fanfaronner dans les échappées, mais de se focaliser sur les sprints massifs. » A côté de lui, Arnaud Démare sourit. Pas plus effrayé que ça, comme le prouvent ses excellents débuts sur le Tour du Qatar, où il se montre fréquemment à l’avant du peloton.