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Europcar, entre résignation et incompréhension

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A Liège ce jeudi, les coureurs et la direction de l’équipe française ont clamé leur honnêteté, alors qu’une enquête a été ouverte par le parquet de Paris en août 2011 sur une éventuelle consommation détournée de corticoïdes.

A la niche les questions attendues sur les ambitions, l’état du genou de Voeckler, ou encore le choix du leader, au menu de la conférence de presse de l’équipe Europcar programmée ce jeudi à Liège. Les journalistes ont attaqué d’entrée sur l’ « affaire » qui agite le microcosme du vélo tricolore à deux jours du départ du Tour de France. Suspectée de consommation détournée de corticoïdes et d’utilisation de perfusions dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris en août 2011, Europcar a appris la nouvelle au saut du lit. « C’est un journaliste qui me l’a appris, raconte le patron de l’équipe Jean-René Bernaudeau. On n’est pas concerné, on n’est pas au courant. On ne palpe rien. On ne sait pas ce qu’il y a derrière. »

Europcar, devenue l’une des formations tricolores les plus populaires du peloton après les exploits de Thomas Voeckler sur la Grande Boucle 2012, plaide l’innocence. « Historiquement, on est contre le dopage depuis toujours, donc ça fait un peu rigoler, glisse Bernaudeau. Nous avons créé le MPCC (Mouvement pour un cyclisme crédible) pour s’opposer à la dérogation de l’AMA qui tolérait l’usage des corticoïdes, donc aujourd’hui, c’est un peu irréel. » Du côté des coureurs, on accueille les questions avec décontraction et bonhomie, à l’image d’un Pierre Rolland, meilleur jeune du Tour 2012, qui confiera ne pas être surpris par tout ce remue-ménage.

Pineau : « Mauvais pour le vélo et le public »

Thomas Voeckler, 32 printemps, dont 12 passés derrière un guidon en tant que professionnel, affronte la situation avec la force de l’habitude : « Les soupçons à mon égard, la critique, ne datent pas de l’an dernier. Depuis la fin du tour de France 2011, si je comptais le nombre de fois où on m’a posé la question : "Comprenez-vous qu’on puisse mettre en doute vos performances ?" J’ai toujours répondu sans m’énerver puisque ça fait partie du métier des gens qui la posent. Il faut faire avec. Je n’ai pas à prouver quoi que ce soit. »

Dans la tourmente, Europcar joue l’apaisement. Et laisse aux autres le soin de s’emporter. Particulièrement remonté, le coureur Omega-Pharma, Jérôme Pineau regrette une révélation qui tombe au plus mauvais moment. « C’est triste que ces affaires-là sortent maintenant, lâche Pineau. Il faut sortir des dossiers quand ils sont avérés alors que là, c’est juste de la suspicion. C’est mauvais pour le vélo et le public. Ça crée l’amalgame. » Ne reste plus aux coureurs qu’à faire oublier par leurs exploits cette triste histoire… le temps d’un Tour.