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Guimard : « L’amnistie d’Armstrong est pratiquement acquise ! »

Cyrille Guimard

Cyrille Guimard - -

Cyrille Guimard, qui était dans les Grandes Gueules du Sport ce samedi sur RMC, estime que l’UCI a de fortes chances d’opter pour une amnistie de Lance Armstrong. La Fédération internationale fera connaître sa position lundi.

« Le fait de vouloir rendre vierge le palmarès du Tour de France entre 1999 et 2005, la période correspondant au règne de Lance Armstrong, c’est une idée française, explique Cyrille Guimard. Le premier à s'être prononcé à ce sujet est le président de la Fédération Française de Cyclisme, David Lappartient, qui a été un peu relayé en ce sens. Moi, je me demande si cette idée de laisser ces lignes blanches est encore d'actualité. Il y a plusieurs solutions. Evidemment, on peut laisser le palmarès vierge. On peut aussi y mettre le nom des médecins qui soignaient les coureurs vainqueurs ! Vous avez Ferrari, Conconi, Fuentes...

Il y a un autre nom qui est en train de sortir, c'est l'Espagnol Ibarguren, qui fait un petit peu toutes les équipes où les coureurs se sont retrouvés positifs et qui est impliqué dans l'affaire italienne. La troisième solution, c'est l'amnistie. C'est à dire que si on l'amnistie, Armstrong va garder ses Tours de France. C'est dans les tuyaux et je peux vous dire que c'est déjà bien ancré dans l'idée des responsables internationaux... C'est même pratiquement acquis ! L'UCI pourrait demander à l'Agence Mondiale Antidopage de le faire. Cette dernière s'est d'ailleurs déjà plus ou moins prononcée en étant plutôt favorable à cette amnistie.

« On est dans quelque chose de très mafieux »

Pourquoi ? Depuis quelques temps, on commence à parler d'une vaste mafia. Le problème est qu'aujourd'hui, si les affaires continuent, on va remonter au plus haut niveau de la gouvernance, où l'on se dit qu'il ne serait peut-être pas mal d'étouffer l'affaire. Aujourd'hui, Hein Verbruggen (président de l'UCI de 1991 à 2005, ndlr) est en ligne de mire. Il savait très bien que l'EPO circulait, qu'il avait mis en place le docteur Conconi, qui était comme par hasard le Président de la Commission médicale de l'UCI, chargé de mettre en place les tests pour retrouver l'EPO. Comment Conconi pouvait rechercher l'EPO alors que c'est lui qui l'a mis en place ? On la retrouverait quand Conconi aurait trouvé un produit de substitution ! On est dans quelque chose de très mafieux... Et le Pro Tour, circuit fermé par obligation, induit des démarches et des comportements mafieux. »