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Hesjedal prend son Tour

Ryder Hesjedal

Ryder Hesjedal - -

A la surprise générale, Ryder Hesjedal s’est offert à 31 ans le premier grand tour de sa carrière en s’adjugeant le Giro, ce dimanche. A l’aise en montagne et en contre-la-montre, cet ancien vététiste sort de l’ombre.

Michele Scarponi ou Ivan Basso étaient attendus sur le plus haute marche du podium du Tour d’Italie, dont le tracé laissait présager la victoire d’un pur grimpeur. Finalement, Ryder Hesjedal (Garmin) s’est adjugé le Giro dimanche, à l’issue de la dernière étape, un contre-la-montre de 30 kilomètres dans les rues de Milan. Grâce à sa sixième place, le Canadien a coiffé sur le fil l’Espagnol Joaquim Rodriguez (Katusha), leader avant le départ et qui termine avec 16 secondes de retard. Le succès du coureur de 31 ans est une véritable surprise. Elle offre un premier Giro au Canada.

Et lève le voile sur cet ancien partenaire de Lance Armstrong chez Discovery Channel (2004, 2005) où il a débuté sa carrière sur route après avoir échoué à remporter un titre olympique en VTT, sa discipline de prédilection, à Athènes en 2004. Le natif de Victoria (Colombie britannique) n’est pourtant pas un total inconnu sur les Grands Tours où il a surtout brillé lors des contre-la-montre par équipes (1 en 2011 sur le Tour de France, 2 en 2008 et 2012 sur le Tour d’Italie, et une victoire sur le Tour d’Espagne en 2009).

« Une expérience incroyable »

Il avait aussi pointé le bout de son nez en 2010 sur la Grande Boucle, où il avait pris la 6e place du général et la 3e à l’arrivée au Tourmalet. Une première révélation après avoir galéré pour se faire une place au plus haut-niveau (il était retourné dans une équipe de 2e division en 2007). Son physique longiligne (1,88m, 72kg) et son goût prononcé pour l’altitude ont finalement récompensé celui qui est souvent considéré comme individualiste.

Ses virées en VTT sur les volcans d’Hawaï, son lieu de résidence l’hiver, attestent d’un goût prononcé pour l’aventure. Tout comme ses sorties en surf. Le succès en Italie du grand ami de Steve Nash, le basketteur de Phoenix, lui fait gouter de nouvelles sensations. « Pour moi, c'est une expérience incroyable, une joie trop grande, a-t-il reconnu. J'ai commencé à y croire au fil des jours parce que je voyais que les jambes tournaient bien. Même dans la tête, j'étais détendu. Et, à la fin, j'ai réussi. »