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Ils ont réussi leur Tour

Carlos Sastre

Carlos Sastre - -

Le Tour 2008 s’est achevé dimanche. Retour sur cette 95e édition, le point sur ceux qui ont réussi leur Tour de France, la CSC et Carlos Sastre en tête. Les Français aussi se sont montrés.

Carlos Sastre et la CSC

Deux victoires d’étape (Arvesen à Foix et Sastre à l’Alpe d’Huez), le maillot jaune de Carlos Sastre, le maillot blanc pour Andy Schleck, le classement de la meilleure équipe, tout ce qu’on peut dire, c’est que la CSC a réussi le Grand Chelem lors de ce Tour de France. L’équipe de Bjarne Riis a répondu aux attentes placées en elle. Avec son armada (Voigt, Sastre, Cancellara, les frères Schleck), elle a été critiquée pour sa stratégie un peu molle dans les Pyrénées avant de bluffer dans les Alpes. De faire croire que Franck Schleck était la carte maîtresse de l’équipe, pour mieux lancer la fusée Sastre. Frank Schleck et son cadet se sont sacrifiés pour mettre sur orbite Sastre et contenir les attaques adverses. Victoire tactique de la CSC, toute la CSC et Carlos Sastre. L’Espagnol remporte sa première victoire majeure. C’était le plus fort de sa formation, mais il ne l’a pas montré jusqu’au moment opportun. Malin, Sastre, car plusieurs coureurs pouvaient prétendre à la victoire en l’absence d’un grand patron. Il entre dans la lumière avec ce succès de prestige dans la plus grande course du monde. Victoire mentale et physique car il a su résister dans le dernier contre-la-montre alors que tout le monde le disait largement perdant. L’intelligence et le panache de l’attaquant lui offrent ce maillot jaune. Tout ce que Cadel Evans n’a pas fait. L’Australien n’a pas forcé sa nature. Dommage. Comme l’an dernier il échoue à la deuxième place et ne sera pas le premier Australien à remporter le Tour.

Les jeunes

Andy Schleck, Bernhard Kohl, Mark Cavendish, Roman Kreuziger, Vincenzo Nibali, Amaël Moinard, pour les Français, ont montré le maillot et remporté des victoires. L’avenir leur appartient. Kohl a été incroyablement solide en montagne et en contre-la-montre, il est maillot à pois, Andy Schleck n’a pas craqué dans la lutte pour le maillot blanc, Amaël Moinard a failli remporter une étape et finit 15e, ensemble ils mèneront la vie dure aux papys Sastre, Evans et compagnie dans les années à venir.

Columbia et Mark Cavendish

5 victoires d’étape, 4 pour Cavendish, une pour Burghardt, quelques jours en jaune pour Kirchen, l’ancienne équipe High-Road a soigné son porte-monnaie, mais surtout elle a révélé le meilleur sprinteur actuel et le sprinteur du futur sans aucun doute. Un garçon de l’île de Man au démarrage supersonique : Mark Cavendish. En l’absence du roi Boonen, Cavendish a pris l’intérim sur le trône de meilleur sprinteur de la planète. Avec ses quatre victoires, il s’est mis au même niveau qu’un Cipollini en son temps. Ses qualités de partant héritées de l’école de la piste le placent hors de portée de la concurrence. En août, il essaiera de rentrer dans l’histoire en remportant le titre de la course à l’américaine lors des Jeux Olympiques.

Les Français

Sandy Casar 14e, Amaël Moinard 15e, Stéphane Goubert 21e, trois victoires d’étape pour Dumoulin, Dessel et Chavanel, le maillot jaune de Feillu, on n’a vu que du bleu pendant les trois semaines de courses. Il faut être objectif, les Français sont à leur place. Aux alentours de la 15e place du général. Ils ont tenté et on ne peut pas leur enlever ce mérite. Avec plus ou moins d’intelligence, mais ils n’ont pas manqué de panache et ont su saisir leur chance quand elle s’est présentée. Il n’y a pas de vainqueur potentiel parmi eux mais ce mélange d’anciens (Casar, Chavanel, Goubert) et de jeunes (Dumoulin, Pineau, Feillu, Moinard) a montré beaucoup de saveur. Ils ont touché du doigt ce qu’ils devraient faire lors des années à venir.

La rédaction