Jalabert : « Ce n’est pas une victoire au rabais »

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Laurent Jalabert, êtes-vous surpris par le titre de Dimitri Champion ?
Dimitri Champion n’est pas un inconnu du milieu du cyclisme, même s’il l’est peut-être un peu plus du grand public. Il a déjà remporté des titres de champion de France chez les jeunes et les espoirs. C’est une confirmation de son talent. Il promettait beaucoup et confirme chez les professionnels à 25 ans. Le fait qu’il évolue dans une formation de deuxième division (Bretagne-Schuller) n’est pas un problème. L’important est de gagner des courses. Aujourd’hui, il a dominé une course qui n’avait rien de facile. Ce n’est pas une victoire au rabais. Il a joué de malice mais a aussi été très fort.
Personnellement, comment vivez-vous votre nouvelle fonction de sélectionneur français ?
Il est difficile d’organiser des rassemblements pour fédérer un groupe et en faire une bande de copains. Je vais prendre des coureurs pour une course d’un jour, au sein de groupes sportifs qui ont des calendriers chargés. Mais je vais essayer de m’y employer et de leur faire prendre conscience que les Mondiaux (23 au 27 septembre à Mendrisio) sont un rendez-vous important. Ceux que j’ai rencontrés ont affiché une belle motivation.
Le nom du sélectionneur peut-il aider à accentuer cette motivation ?
Je ne suis pas dupe. On ne fait jamais l’unanimité mais je pense que l’idée est bien acceptée des coureurs. C’est dans leur intérêt puisque, au final, c’est le coureur qui peut être champion du monde et voir sa vie et sa carrière prendre une autre dimension. Je suis là pour aider dans ce cheminement. Ce n’est pas un accomplissement personnel même si c’est un défi qui m’attire beaucoup.
Les Français ont-il les moyens de remporter le maillot arc-en-ciel dans les prochaines années ?
Il faut reconnaître que les cyclistes français sont aujourd‘hui en retrait dans les courses ProTour. En atteste notre mauvaise place (14e) au classement des nations. Il est difficile d’imaginer qu’on va être les meilleurs du monde dans trois mois en Suisse. L’Espagne, la Belgique, l’Italie ou le Luxembourg sont devant mais rien n’est impossible. Si on arrive à motiver les coureurs pour se préparer du mieux possible, ça peut nous donner beaucoup plus de chances. J’ai confiance.