Jeannesson, l’étoile montante

Arnold Jeannesson - -
Il y a la question piège et les autres, plus flatteuses. Arnold Jeannesson l’attend, avec la même vigilance que lorsqu’il s’agit de se placer, de frotter, au moment où une bordure se crée. « La dernière fois que j’ai répondu à cette question, j’ai dit une connerie », sourit le Français, premier Tricolore au classement de Paris-Nice (8e à 1’06 de Bradley Wiggins) à deux étapes de l’arrivée de la Course au Soleil. La dernière fois, il a lâché le nom du Danois Michael Rasmussen quand il lui a été demandé s’il avait un exemple, une référence, pour la construction de sa carrière. Et donc cité un sulfureux porteur du maillot à pois et du maillot jaune sur le Tour de France, suspendu pour défaut de localisation, puis exclu par la Rabobank au lendemain d’un succès au Col d’Aubisque…
Tout sauf un modèle. Mais comme Michael Rasmussen, Cadel Evans ou encore Jean-Christophe Péraud, Arnold Jeannesson est un vététiste. Né à Paris il y a 26 ans, c’est par le VTT qu’il a débuté sa carrière, avant de passer professionnel en 2008 sous le maillot d’Auber 93. Repéré par Yvon Ledanois, il file ensuite à la Caisse d’Epargne, de l’autre côté des Pyrénées. Puis revient en France en 2011, chez la FDJ. Marc Madiot le voit dès son premier Tour de France devenir une valeur sûre. Porteur du maillot blanc, 15e du classement final de la Grande Boucle, il est investi leader de l’équipe française sur les courses à étapes pour l’année 2012. Une pression qui ne gêne pas le garçon, la tête sur les épaules, qui sait ce qu’il veut et n’est pas gagné par la timidité au milieu du peloton.
Déjà populaire
Sur Paris-Nice, il est du bon côté de la bordure lors de la 1ère étape, en direction d’Orléans. « Comme disent les copains, je frotte pas mal pour un mec qui grimpe ! », explique-t-il. Dimanche, le contre-la-montre final sur les pentes du Col d’Eze (9,6 km à 4,7 %) pourrait l’aider à se rapprocher du top 5. « Ce sera une découverte, prévient le Français. Je l’ai fait l’année dernière sur Paris-Nice mais je ne m’en rappelle plus du tout. Je vais essayer de faire un bon chrono. Je ferai le maximum, mais je ne sais comment je vais me situer. »
Prudent, il imagine quand même qu’il y a « peut-être une ou deux places à gagner ». Il avait déjà essayé de grappiller à Mende, jeudi, en étant alors le seul à oser parmi les candidats au podium. « Je ne suis pas en grande forme mais je me défends pas mal », résume-t-il. Ses chasseurs d’autographes, qui passent le matin du bus d’Europcar et Thomas Voeckler à celui de la FDJ et d’Arnold Jeannesson, sont pressés de le revoir cet été de Liège aux Champs-Elysées. Pour une nouvelle confirmation de ses belles aptitudes.