
L'Autrichien Stefan Denifl condamné à deux ans de prison pour dopage sanguin
La sanction est tombée. Le cycliste autrichien Stefan Denifl a été condamné ce mardi à deux ans de prison par le tribunal régional d'Innsbruck pour "fraude sportive aggravée", dans le cadre des malversations du réseau international Aderlass démantelé en 2019. Le parquet et la défense ont trois jours pour décider d'un éventuel appel de la décision, a précisé à l'AFP Andreas Stutter, vice-président de l'instance. La peine est assortie d'une période de 16 mois de sursis, ainsi que d'une amende de 349.000 euros.
Stefan Denifl, âgé de 33 ans, qui a entre autres terminé 7e de Paris-Nice en 2014 et remporté la 17e étape de la Vuelta 2017, avait admis lors des premières audiences de février 2020 des faits de dopage sanguin. Sa victoire sur le tour d’Espagne lui a donc été dépossédé depuis à cause de son implication dans le réseau Aderlass. Ses résultats depuis 2014 lui ont été retirés, alors qu’il faisait partie de l’équipe IAM Cycling et Aqua Blue Sport pendant cette période.
Le parquet lui reprochait d'avoir abusé ses sponsors en consacrant une partie des sommes récoltées à des achats de substances illicites, principalement des hormones de croissance. En réaction à ces accusations, il avait nié toute fraude en sport professionnel et assuré avoir rempli tous ses contrats. Le cycliste était également accusé d'avoir dissimulé de l'argent sur un compte en amont du procès, mais il a été acquitté de ce chef-là. "Je ne suis pas un criminel. Je me suis dopé car je n’étais pas capable d’atteindre certaines performances sans utiliser de substances illicites", avait expliqué Denifl en février 2020 au début du procès.
De nombreux cycliste et skieurs impliqués dans l’affaire
Stefan Denifl avait été suspendu pour une durée de quatre ans par l’UCI dans la foulée du démantèlement du réseau Aderlass ("saignée" en allemand), qui passe pour avoir fourni en produits dopants une vingtaine de sportifs de nationalités diverses, essentiellement des skieurs de fond et des cyclistes. La justice autrichienne a déjà prononcé plusieurs condamnations dans cette affaire.
L'ancien skieur de fond Johannes Dürr, qui avait révélé l'existence du trafic dont il est accusé par la justice d'avoir été un collaborateur actif, a ainsi été condamné à 15 mois de prison avec sursis. Dans la même discipline Max Hauke et Dominik Baldauf ont également écopé de peines de prison, ainsi que l'ex-cycliste Georg Preidler de l’équipe Groupama-FDJ.
L'affaire avait éclaté publiquement le 27 février 2019, lorsque la police autrichienne a procédé à une spectaculaire descente sur le site des championnats du monde de ski nordique, dans le Tyrol autrichien. Cinq athlètes avaient été arrêtés sur le champ. Alors qu’en même temps, le personnage principal Mark Schmidt, chef d'orchestre du réseau à la tête d'un laboratoire clandestin, avait été interpellé par la police allemande à Erfurt (centre). Son procès s'est ouvert en septembre 2020 à Munich (sud) et le verdict est attendu ce vendredi. L'accusation a requis cinq ans et demi de prison à l'encontre du médecin allemand.