
L’Etoile de Bessèges pourra encore briller

Samuel Dumoulin, dernier vainqueur de l'Etoile de Bessèges qui a bien failli ne pas avoir lieu... - -
Pour le cyclisme français, le Père Noël passera le 22 décembre. David Lappartient, le président de la Fédération française de cyclisme, et Marc Madiot, son homologue de la Ligue cycliste, ont rendez-vous au ministère de l'Intérieur. De la place Beauvau, ils devraient repartir la hotte pleine : l’augmentation des frais de sécurité, annoncé par arrêté ministériel le 28 octobre, devrait être sensiblement revue à la baisse. Car le coût horaire par gendarme devait faire un bond de 2,40 euros à 12,33 euros pour 2011 et 20 euros pour 2014 ! Une hausse vertigineuse synonyme d’asphyxie pour les organisateurs dans l’Hexagone. « Notre budget sécurité serait passé de 6000 à 50 000 euros (pour un budget total de 500 000 euros) », raconte Roland Fangille, patron depuis quarante ans de l’Etoile de Bessèges (2-6 février), à l’occasion de la présentation de l’épreuve cévenole, mercredi.
L’annonce avait fait l’effet d’une bombe. Inondé d’appels, Lappartient a adressé un courrier à Brice Hortefeux le 2 décembre. « Si ces coûts devaient être confirmés, ce serait la disparition de la totalité de nos courses à étapes d’ici deux ans », s’alarmait le président de la FFC. Selon nos informations, les organisateurs devront finalement s’acquitter d’une hausse de 150% des frais de sécurité. Pour une course comme l’Etoile, qui nécessite quelque 220 gendarmes, la facture atteindra 15 000 euros. « La 41e édition de l’Etoile aura bien lieu, souffle, soulagé, Bernard Portalès, maire de Bessèges. J’ai reçu les garanties de la préfecture. Le surcoût sera pris en charge par les communes qui reçoivent la course, j’’ai pris contact avec Nîmes et Alès. »
« On n’a même pas envoyé les bulletins d’engagement aux équipes »
L’Etoile, comme des dizaines d’autres courses régionales, l’a échappé belle. Pris à la gorge par l’arrêté ministériel, Fangille, son patron, avait toute gelé. « On n’a même pas envoyé les bulletins d’engagement aux équipes, on n’a pas réservé les hôtels, lancé aucune campagne d’affichage… » Finalement, dix-huit équipes seront présentes, dont neuf françaises. Impatientes d’en découdre, et conscientes que le boulet n’est pas passé loin. « Le cyclisme français est en difficulté, conclut Fangille. On est sur la voie publique, on a besoin d’un service d’ordre en conséquence. Tout le monde est conscient que le cyclisme français a besoin de renaître. Si on est tous solidaire, on peut faire bouger les choses. »