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La bombe Landis

Aujourd'hui membre de l'équipe Ouch-Bahati Foundation, l'Américain veut en finir avec son image de dopé.

Aujourd'hui membre de l'équipe Ouch-Bahati Foundation, l'Américain veut en finir avec son image de dopé. - -

Le coureur américain, suspendu deux ans pour dopage en 2006, a déclaré mercredi aux médias américains qu’il s’était dopé toute sa carrière. Il a directement mis en cause Lance Armstrong.

Floyd Landis n’y est pas allé par le dos de la cuillère. L’Américain a raconté mercredi sur le site de la chaine ESPN qu’il avait eu recours au dopage pendant ses années à l’US Postal (2002-2004) et chez Phonak (2005-2006). Tombé en 2006 pour dopage à la testostérone, Landis s’était vu disqualifié du Tour de France qu’il avait terminé premier, et avait écopé d’une suspension de deux ans par l’Agence antidopage américaine (USADA). L’intéressé avait toujours nié s’être dopé. Jusqu’aux aveux de mercredi. Landis déclare avoir parlé pour « laver [sa] conscience » et pour ne plus « vouloir faire partie de ce problème ».

Le coureur raconte avoir utilisé de l’EPO, de l’hormone de croissance, de l’insuline, et avoir eu recours à des transfusions sanguines. Par ailleurs le Wall Street Journal fait état de courriers électroniques adressés entre les mois d’avril et de mai à différentes instances comme l’UCI, dans lesquels Landis accuse notamment son illustre compatriote Lance Armstrong de s’être dopé. « Lance et moi avions de longues discussions sur le dopage lors de nos sessions d'entraînement durant lesquelles il m'expliquait l'évolution des tests de dépistage de l'EPO et la nécessité d'avoir recours aux transfusions pour éviter de se faire prendre », écrit ainsi le coureur. Le Texan n'a pas tardé à répliquer de son côté. « Je n’ai rien à cacher, a-t-il déclaré. Toutes ses charges sont infondées. Floyd Landis a changé plusieurs fois sa version des faits. C’est une nouvelle histoire qu’il raconte aux médias. Mes fans se rendront vite compte que je n’ai rien à me reprocher. »

Face à l'importance des accusations, la fédération internationale de cyclisme, dont le président Pat McQuaid sollicité par RMC Sport a refusé de s'exprimer, a pris le temps pour rédiger un communiqué, tombé jeudi à 15h20 : « L’UCI regrette que M. Landis accuse publiquement des personnes sans laisser le temps aux instances américaines compétentes de mener des investigations. Une investigation neutre est un droit fondamental, comme le comprendra M. Landis, qui a contesté pendant deux ans les preuves de son infraction au Règlement Antidopage en 2006. L’UCI laisse aux personnes mises en cause par M. Landis le soin de prendre position en ce qui les concerne. » Il parait clair que l'UCI juge prématuré d'ouvrir le parapluie au-dessus d'Armstrong et les cyclistes américains mis en cause.

L’Américain met également en cause le manager historique d’Armstrong Johan Bruyneel ainsi que d’autres lieutenants du septuple vainqueur du Tour de France, George Hincapie et David Zabriskie. Dans ses allégations, Landis revient sur l’utilisation de produits dopants lors de la préparation du Tour de France 2003, à Gérone en Espagne, lieu qui servait de camp de base européen d’Armstrong chaque année. Sur ESPN.com Landis explique qu’il dépensait jusqu’à 90 000 dollars par an pour ses protocoles de dopage. Lors de son passage chez Phonak en 2005, la formation suisse aurait alloué le budget nécessaire pour la poursuite du traitement. Gageons que ces révélations vont faire du bruit dans le landernau du cyclisme.

L.C.