RMC Sport

Le cyclisme français monte au créneau

-

- - -

L’augmentation importante des frais de sécurité pourrait entraîner la disparition de nombreuses épreuves dès la saison prochaine. Devant une telle menace, le cyclisme français lance un cri d’alarme.

David Lappartient est anxieux. Et il n’est pas le seul. Dans le sillage du président de la fédération, c’est tout le cyclisme français qui s’inquiète devant l’augmentation des frais de sécurité en 2011. Un arrêté paru le 28 octobre dernier prévoit, dans le cadre d’un rapprochement entre la police et la gendarmerie, une hausse sensible des dépenses pour les organisateurs de courses cyclistes. En plus de divers frais à leur charge, ces derniers devront désormais débourser 12,33 euros de l’heure pour un gendarme déployé,contre... 2,40 euros auparavant. Et ce n’est qu’un début. En 2014, le taux horaire atteindra 20 euros !
Une situation qui pourrait conduire à la disparition de nombreuses épreuves dès la saison prochaine. « Je regrette vraiment ces décisions, glisse David Lappartient. Il faut à tout prix qu'elles soient rediscutées et revues. Pour certains organisateurs, il y a une hausse de 800% à 900% des frais de sécurité. C’est insupportable, sachant qu’ils ont déjà du mal à boucler leurs budgets. Ça les met en très grande difficulté. Si ces coûts devaient se confirmer, ça entraînerait la disparition de la totalité de nos courses par étapes d’ici deux ans. Il ne restera que le Tour de France. »

Huysman : « On va droit dans le mur »

Devant une telle menace, les organisateurs, dont la plupart sont bénévoles, n’ont pas hésité à tirer la sonnette d’alarme. Inondé d’appels, Lappartient a lui-même adressé un courrier à Brice Hortefeux, le Ministre de l’Intérieur, le 2 décembre dernier. Sans réponse jusqu’ici. Des contacts devraient prochainement être noués entre les deux parties. « Il faut que ce problème soit réglé au plus tôt », espère le président de la FFC.
Les premières épreuves, comme l’Etoile de Bessèges, débutent en février. Pour l’heure, rien ne dit qu’elles seront maintenues. « On va droit dans le mur, affirme Jean Huysman, membre de l’organisation des Quatre Jours de Dunkerque (du 4 au 8 mai). Toutes les épreuves sont en train de souffrir. Pour notre part, ça signifie une augmentation de 60 000 euros dès cette saison. On va devoir aller chercher de l’argent je ne sais où… »

Alexandre Jaquin (avec M.C.)