RMC Sport

Le passeport sanguin en danger ?

-

- - -

Invité de Stade 2, le président de l’AFLD Pierre Bordry s’est étonné que l’Italien Riccardo Ricco, positif à l’EPO sur le dernier Tour de France, soit passé à travers les mailles du passeport sanguin de l’UCI.

Présents dimanche sur le plateau de l’émission Stade 2, le secrétaire d’Etat aux Sports, à la Jeunesse et à la Vie associative, Bernard Laporte, et le président de l’Agence française antidopage, Pierre Bordry, ont évoqué l’avenir du passeport sanguin (ou biologique), une mesure annoncée en 2008 pour lutter contre le dopage dans le milieu cycliste.

Pierre Bordry, invité du rendez-vous sportif dominical de France Télévisions pour parler des échantillons sanguins appartenant à certains coureurs du dernier Tour de France, actuellement en cours d’examen, a profité de l’occasion pour interroger Bernard Laporte sur les derniers développements relatifs au passeport sanguin. Ce carnet de santé, inspiré du suivi longitudinal pratiqué en France, a été lancé conjointement par l’Union Cycliste Internationale, le ministère français de la Santé, des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative, et l’Agence mondiale antidopage. Pierre Bordry : « Comment se fait-il que Monsieur Ricco est passé au travers du passeport sanguin, alors que ce passeport, lancé l’année dernière, nous avait été présenté comme un moyen pour éviter d’avoir des positifs pendant le Tour de France ? Comment se fait-il que M. Ricco soit passé au travers ? Mais il n’y a pas que Ricco, il y a aussi Beltran… Alors qu’est ce qui se passe ? Est-ce que les scientifiques nous ont raconté des histoires en nous disant que le passeport sanguin était la panacée ? Je suis très inquiet parce que ce n’est pas clair… » Réponse de Bernard Laporte au nom de son ministère, co-bailleur du passeport sanguin : « Nous avons participé à hauteur de 200 000 euros à la mise en place de ce passeport sanguin. Malheureusement, il y a eu un conflit entre l’UCI et l’Agence mondiale antidopage, qui fait qu’il y a eu retard à l’allumage. Le passeport sanguin, on ne peut pas dire aujourd’hui qu’il soit vraiment mis en place. C’est regrettable mais bon, je ne suis pas un scientifique, mais il faut aussi qu’on nous démontre que ce passeport est réellement efficace, autrement ce n’est pas la peine que l’on continue. »

Concernant les examens rétroactifs des échantillons sanguins de certains coureurs du Tour de France, Pierre Bordry a annoncé que les premiers résultats seraient connus « en début de semaine prochaine. » Ne seront déclarés positifs que les cas analysés comme tel par le laboratoire français de Chatenay-Malabry et par son homologue suisse de Lausanne. Les deux établissements, spécialisés dans la détection de l’EPO (érythropoïétine), ont développé des procédés différents mais complémentaires.

La rédaction