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Le TAS s’attend à «une procédure très longue»

L'affaire Contador est loin d'être terminée...

L'affaire Contador est loin d'être terminée... - -

Alors que l’UCI vient d’annoncer son intention de porter l’affaire Contador devant le Tribunal arbitral du sport, son secrétaire général, Matthieu Reeb, doute fort que la procédure soit réglée avant le départ du Tour de France.

Matthieu Reeb, êtes-vous surpris par la décision de l’UCI ?
Non, l’UCI ne pouvait pas laisser passer cette affaire sans réagir, et elle ne faisait pas appel, on pouvait imaginer que l’AMA y aille seule. C’est une affaire trop importante pour en rester là.

A quel genre de procédure doit-on s’attendre ?
Le Clenbutérol est une substance qui pose problème, elle n’est pas aussi facile que d’autre, si on la détecte, ça ne signifie pas automatiquement qu’il y a cas de dopage, et là il peut y avoir une raison extérieure à la prise du produit. Ça ne va pas être facile.

A vous entendre, on se dirige vers un bras de fer juridique…
En lisant les déclarations du clan Contador, j’ai l’impression qu’ion ne va pas s’attaquer au fond du problème mais à des questions de procédure. Je m’attends à une bataille juridique acharnée dès le départ. A voir l’équipe d’avocats qui entourent Contador, je m’attends à tout.

L’affaire Landis avait coûté près d’un million de dollars à l’AMA. Contador va-t-il couter cher à l’UCI ?
Certainement, ce sera un des enjeux à venir de la lutte antidopage. Toutes ces procédures judiciaires coutent chers. Aujourd’hui, chaque étape de la procédure est analysée, c’est devenu beaucoup plus pointu, et les investissements en temps et en argent sont plus importants.

Pensez-vous que cette affaire soit réglée avant le Tour ?
Je ne pense pas. L’UCI a attendu le dernier jour pour donner sa décision. On est déjà à l’extrême limite pour une participation au Tour de France. J’ai le sentiment que l’UCI préfère qu’on analyse les choses à fond sur cette question du Clenbutérol qui est compliquée plutôt que de faire une procédure accélérée. Il peut aussi y avoir des problèmes de calendrier, de désignation d’arbitres, de langues... Je suis assez pessimiste pour qu’on arrive à un calendrier qui puisse aboutir avant le Tour.

Avez-vous un pronostic ?
(Il réfléchit) Je ne sais pas où on va aller. Tout est possible. Ce qui est certain, c’est qu’on se dirige vers une procédure dont l’issue n’est pas connue d’avance. On va faire beaucoup de découvertes.

Propos recueillis par Louis Chenaille