Les amateurs accusent le coup

Jeannie Longo - -
Dans le milieu amateur, la garde à vue de Patrice Ciprelli n’est pas passée inaperçue. Que ce soit dans les clubs ou chez les simples habitués du vélo, c’est la déception et la fatalité qui prédominent. Interrogés autour de l’hippodrome de Longchamp à Paris, les rares cyclistes présents malgré le froid polaire encaissent mal cette nouvelle affaire, et n’ont pas tardé à tirer des conclusions sur Jeannie Longo, l’épouse de Ciprelli, pourtant jusqu’à présent simplement entendue comme témoin. « Après plus de 30 ans au sommet, c’est vraiment dommage de finir comme ça si les faits sont avérés, estime Laurent, sur son VTT. » Pour Frédéric, un habitué des pistes cyclables de l’ouest parisien, c’est le pragmatisme qui règne : « Si elle a consommé de l’EPO, ça va lui faire beaucoup de tort. Il faut arrêter de faire dans le sentimental et sanctionner. »
« On nous prend pour des tricheurs »
Du côté des clubs, c’est la santé même de ce sport qui est en danger. Et le cyclisme amateur subit de plein fouet les affaires de dopage qui gangrènent le monde professionnel. « C’est la première chose dont on nous parle quand on évoque notre sport, confesse Vincent Garin, directeur sportif du club de Roanne, évoluant en Division Nationale 1. C’est difficile d’être montré du doigt comme des tricheurs. »
Même si le dopage est toujours présent, force est de constater qu’il est bien moins fréquent qu’auparavant. « C’est un cyclisme bien plus propre qu’il y a une vingtaine d’année, constate Alain Mathieu, président du CC Nogent-sur-Oise, vainqueur de la Coupe de France amateur 2011. Depuis l’instauration des contrôles réguliers, les cas de dopage ont largement diminué. Mais je n’irai pas non plus jusqu’à dire que tout le monde court à la Vittel… »