Les contrôleurs en ont-ils trop fait avec Pereiro ?

L'Espagnol a dû donner de son urine et de son sang alors qu'il dinait au restaurant. - -
C’est une drôle de visite à laquelle à eu droit Oscar Pereiro la semaine dernière. Attablé en compagnie d’amis dans un bar de Saint-Jacques de Compostelle, l’Espagnol a reçu la visite de contrôleurs de l’UCI. Après s’être rendu au domicile du vainqueur 2006 de la Grande Boucle, et ayant constaté son absence, les deux contrôleurs ont appelé le coureur. Pereiro a alors indiqué qu’il se trouvait dans un restaurant de la région et qu’il ne serait pas chez lui avant quelques heures. Les médecins-préleveurs n’en n’ont tenu compte, et c’est avec surprise qu’il les a vu débarquer au restaurant, une heure plus tard.
La suite a de quoi laisser encore plus perplexe. Les contrôleurs ont d’abord invité Pereiro à sortir de table pour passer les tests dans un hôtel à proximité, ce qu'a refusé l’intéressé. Finalement, le coureur de la Caisse d’Epargne a dû quitter la table et effectuer ces tests sanguins et urinaires dans le couloir du restaurant. Le tout derrière deux portes battantes, laissant les clients apercevoir le pantalon du coureur baissé sur ses chevilles...
La guerre UCI-AFLD en toile de fond
Des méthodes qui risquent de relancer le débat sur les méthodes employées parfois pour combattre le dopage. Du côté de l’instance internationale, on se refuse à faire le moindre commentaire. Les règlements précisent que les contrôleurs reçoivent leurs instructions de la commission de contrôles qui envoie ses hommes en fonction de plannings établis trois mois à l’avance par les coureurs. Ce qui provoque ce type de situations désagréables et parfois même scandaleuses. En mars dernier, le Belge Kevin Van Impe (QuickStep) avait subi un contrôle alors qu’il pleurait son fils au crématorium.
Les contrôleurs, plus ou moins zélés, sont effectivement libres selon leur appréciation personnelle d’accorder quelques heures de répit aux coureurs. Mais chat échaudé craint l’eau froide. Il y a tout juste un mois, l’AFLD avait mis en doute l’efficacité des contrôlés diligentés par l’UCI pendant le dernier Tour de France. Du coup, mis sur la défensive par le gendarme français de la lutte antidopage, et pour éviter toutes nouvelles polémiques, les contrôleurs préfèrent ne prendre aucun risque. Et à ce petit jeu là, ce sont les coureurs qui en font les frais.