Les experts passent Contador au crible

Le sort du vainqueur du Tour, fragilisé par plusieurs contrôles antidopage aux résultats anormaux, est désormais entre les mains des scientifiques qui étudient actuellement son passeport biologique.

L’avenir d’Alberto Contador se joue actuellement en Suisse. A Lausanne, les experts du passeport biologique de l’Union cycliste internationale (UCI) épluchent actuellement les paramètres sanguins de l’Espagnol pour trancher dans la polémique née des découvertes de Clenbutérol et de résidus plastiques dans les urines du vainqueur du Tour.
Mandatés par l’UCI et l’AMA, les scientifiques passent en revue certains marqueurs indirects pouvant, le cas échéant, valider la thèse d’une manipulation sanguine, procédé interdit par le Code mondial antidopage. « Les experts de Lausanne regardent s'il y a des variations anormales notamment de l'hématocrite (volume de globules rouges par rapport au sang) et de l'hémoglobine (transporteur d’oxygène). Ils travaillent sur un temps relativement long et peuvent voir s'il y a des variations brutales et non naturelles », explique Michel Rieu, conseiller scientifique de l’Agence française pour la lutte contre le dopage (AFLD). Contador s’est-il injecté du sang souillé au Clenbutérol, tel est la question.

Silence radio de Contador jusqu’à la décision de l’UCI

L’Agence mondiale antidopage paraît en tous cas décidée à agir. Le Clenbutérol étant interdit sans limitation de seuil, l’AMA a déjà haussé le ton. « Ce n’est pas parce qu’il y a très peu de produit dans les urines qu’il n’y a pas eu dopage. Un anabolisant peut rester plusieurs semaines dans l’organisme », a fait remarquer David Howman, directeur général de l’Agence de Montréal.
Pendant ce temps, l’UCI et le clan Contador continuent de discuter régulièrement, ces derniers espérant, comme l’avait annoncé la Fédération internationale en Australie, en marge des Mondiaux, qu’une décision sera prise en fin de semaine. Le coureur a d’ores et déjà indiqué qu’il n’accepterait aucune sanction. Le champion se rendra vendredi à Valladolid pour y recevoir le prestigieux Prix CristobalGabarron des sports, une des récompenses les plus importantes d’Espagne. Comme nous l’indique Jacinto Vidarte, son attaché de presse, « (Contador) ne parlera plus d’ici la décision de l’UCI ».

Louis Chenaille (et G.Q.)