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Jeannie Longo

Jeannie Longo - -

Le jeu du chat et de la souris continue entre le gendarme de la lutte contre le dopage et la cycliste. A deux mois des Jeux de Londres, la coureuse n’a toujours pas été contrôlée. L’AFLD ne cache pas son impuissance.

Visiblement, l’Agence française pour la lutte contre le dopage (AFLD) a du mal avec Jeannie Longo. Cinq mois après avoir dû blanchir la coureuse dans une affaire de contrôles manqués, l’AFLD peine à localiser la Grenobloise de 53 ans qui se prépare à disputer les Jeux Olympiques de Londres. Le gendarme de la lutte antidopage a dû s’expliquer, jeudi, des retards dans l’intégration de la cycliste dans le groupe des sportifs de haut niveau suivis en vue des JO (27 juillet-12 août). Longo est entrée dans le groupe cible de l’AFLD le 19 mars. Une date tardive comparativement aux 500 autres sportifs marqués à la culotte par l’Agence (+ 250 autres répertoriés par les Fédérations internationales).

A coup de courriers adressés en recommandé et de rendez-vous décrochés parfois dans la précipitation, l’avocat flanqué de la coureuse a contesté la présence de sa cliente dans le groupe cible de l’AFLD, selon l’argument qu’elle était déjà suivie par l’UCI. Vérification faite, ce n’est pas le cas, indique-t-on jeudi l’AFLD. « C’est une information que nous avons dû vérifier par écrit auprès de l’UCI, pour faire office de preuve, mais ça n’a pas été confirmé », explique Bruno Genevois, le patron de l’Agence. Cette dernière a dû finalement annoncer à la coureuse sa présence dans le groupe cible par courrier recommandé, et non par mail « parce que Jeannie Longo ne possède pas d’adresse e-mail ». Une explication qui ne semble pas avoir convaincu un reporter présent. « C’est bizarre, moi elle m’a répondu par mail… »

En dehors des écrans radar de l’AFLD jusqu’au 6 juin

Le règlement de l’AFLD prévoit qu’un sportif dispose de deux mois pour indiquer son agenda après avis de réception du recommandé. Longo a retiré le sien le 6 avril. Ce qui lui laisse jusqu’au 6 juin pour être en dehors des écrans radar de l’AFLD. « Nous aurons donc ensuite jusqu’au 27 juillet pour effectuer un contrôle », concède Genevois. Pendant la quinzaine olympique, ce sera le CIO et le laboratoire de Londres qui prendront le relais. Longo a-t-elle été contrôlée cette année ? « Non ! On ne sait pas où elle est ! », tempête un autre responsable de l’AFLD. Et Genevois de conclure, fataliste : « Nous devons respecter la bonne foi et la présomption d’innocence ». Et les autres sportifs un brin lésés dans l’affaire, sont-ils tenus de respecter l’aveu d’impuissance de l’AFLD face à la sportive préférée des Français ?...

Louis Chenaille (avec C.G.)