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Longo fixée dans deux semaines

Jeannie Longo

Jeannie Longo - -

Convoqués devant la commission de discipline de la Fédération française de cyclisme ce mardi, les avocats de la championne se sont attachés à démontrer les failles des charges qui pèsent sur elles.

Apre. C’est la teneur de la plaidoirie que les avocats de Jeannie Longo, Pierre Albert et Bruno Ravaz, ont présenté, deux heures durant, devant la commission de discipline nationale, mardi dans les locaux de la Fédération française de cyclisme (FFC), à Rosny-sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Au menu : les trois infractions présumées de la coureuse (entre mai 2010 et juin 2011) au règlement de la lutte antidopage. Prévue à 14 heures, l’audience a débuté avec près d’une heure de retard. En cause : non pas la météo maussade ou les menaces de grève sur certains axes de transports en commun parisiens, mais le huis clos de la séance auquel se sont opposés les avocats. Qui ont fini par obtenir gain de cause. Peu avant 15 heures, les deux hommes prennent donc place devant le panel des cinq membres de la commission, présidée par Michel Lefort, commissaire de course. Egalement présent, au titre de représentant de la FFC, le directeur juridique de la Fédération, Christophe Lavergne. Derrière, une petite dizaine de journalistes peuvent assister aux débats. Dehors, une pluie fine continue de tomber.

Comme RMC Sport l’annonçait dès lundi, l’essentiel de l’argumentaire prend pour cible l’Agence française pour la lutte contre le dopage (AFLD). Dans leur mémoire de 34 pages, les conseils de la cycliste de 53 ans tiennent à démontrer l’« irrecevabilité des constats d’infraction » figurant dans le dossier transmis, mi-septembre, par le gendarme français de la lutte antidopage à la Fédération. Mes Albert et Ravaz n’ont de cesse de marteler que leur cliente n’appartenait plus au « groupe cible » (450 sportifs) au moment des faits présumés. Longo s’était vu notifier son entrée dans ce groupe d’athlètes de haut niveau tenus au devoir de localisation en mars 2008. Or, avancent les avocats, une ordonnance d’avril 2010 « limite la durée d’appartenance (au groupe cible) à un an. » Et d’en déduire : « Au moment du premier avertissement, 2 ans et 1 mois s’étaient écoulés. (Longo) ne pouvait donc plus être soumise aux règles de localisation. CQFD. »

Un président de commission réceptif

En face, le président Lefort opine du chef, donnant le sentiment d’être réceptif aux arguments de la défense. Il parait l’être encore lorsque les avocats exposent la bonne foi de leur cliente lorsque celle-ci plaida des « circonstances exceptionnelles (la pénurie de carburant à l’automne 2010) » lors de sa deuxième infraction supposée à Saint-Gervais (Haute-Savoie). La défense poursuit en évoquant la « malice » de l’AFLD « prompte à détourner l’esprit du code mondial antidopage pour transformer un prélèvement urinaire en volonté délibérée de prendre un athlète en défaut. » Et de conclure, comme elle débuta sa plaidoirie : en demandant à la commission de « protéger Jeannie Longo ». La commission a mis en délibéré sa décision d’ici à « une quinzaine de jours ». « Nous sommes raisonnablement optimistes pour que notre cliente ne soit pas sanctionnée », déclarent les avocats en quittant la FFC. Raisonnablement optimistes pour leur cliente.