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Longo : « Je survis »

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Jeannie Longo, qui n’avait pas communiqué depuis les révélations sur ses contrôles antidopage manqués et les accusations concernant son mari et entraîneur Patrice Ciprelli, ne s’avoue pas vaincue. Et pense aux Jeux olympiques, l’année prochaine à Londres.

Jeannie, allez-vous participer à ces Six Jours de Grenoble, dont vous êtes la marraine ?

C’est toujours à l’automne et le mauvais temps est souvent là. Généralement, je viens avec mon vélo entre midi et deux heures, quand c’est un peu calme. Là, ils annoncent pas mal de beau temps. Tant que je peux prendre le soleil, j’avoue que je ne viens pas sur la piste.

Vous entrainez-vous encore ?

C’est de l’entretien et une façon de profiter de ces beaux jours, de ces belles couleurs. Je fais deux heures de vélo par jour, tranquillement. Pas forcément sur le plat. Je n’aime pas le plat. On fait des petites cotes. On ne monte plus de cols. Quoique, la semaine dernière, on aurait encore pu faire le col de Porte. Après, il faut les descendre. On peut prendre froid.

Quel est votre programme en ce moment ?

Je continue à courir le dimanche parce qu’il y a beaucoup de contre-la-montre, généralement à deux. J’ai un copain de 32 ans qui me fait partir sur les chapeaux de roue à chaque fois, ça me fait du bien. C’est avec lui que je cours quand c’est à deux. Je vais peut-être attaquer gentiment les courses sur pistes, mais ça frotte un peu sur la piste. Je vais voir. Je vais refaire de la piste sur Genève.

Pensez-vous à la saison prochaine ?

Pour le moment, je ne vois pas le mois d’après. Quand c’est la fin de saison comme ça, je suis un peu au jour le jour. Je fais encore du contre-la-montre. Je sors mon vélo une ou deux fois par semaine. A l’automne, c’est l’occasion d’en faire. Mon copain Guillaume me fait progresser. C’est tonique.

« La licence de mon mari ? Une première étape »

Aimez-vous encore la compétition ?

J’étais quand même censée faire les championnats du monde (rires). Quand je prends le vélo, en chrono, ce n’est pas pour aller à deux à l’heure. J’essaye d’aller le plus vite possible.

Que pensez-vous de la décision du tribunal administratif de Grenoble de rendre sa licence à votre mari et entraîneur, Patrice Ciprelli ?

C’est très bien. Très bien pour mon mari. C’est une première étape avant de gagner la suite.

La question que les gens se posent, c’est comment allez-vous avec toutes ces histoires ?

Malgré les virus ambiants, je survis (rires). Ça va. J’ai passé une période très douloureuse, personnellement surtout, avec le décès de mon papa. Moralement, j’encaisse encore un peu. Je suis encore triste. La vie continue, comme on dit.

Vous sentez-vous soutenue ?

Je ne peux passer un jour sans avoir des messages, dans la rue, dans les magasins. Je reçois aussi des lettres ou des mails. J’ai du retard mais j’essaye d’y répondre. Il y a des gens que je rencontre a posteriori, donc que je peux remercier. Je fais un peu des messages collectifs, parce que j’en ai beaucoup.

« Le contre-la-montre des JO me convient bien »

Qu’avez-vous envie de leur dire ? Que vous avez toujours un tempérament de battante ?

Le tempérament de battante, ça fait plus de 35 ans. J’aurais un livre à écrire sur mes déboires. Il a fallu à chaque fois être solide et puis se redresser. Mais il y a des moments qui sont plus difficiles que d’autres. Toute seule, je ne pourrais pas y arriver. Heureusement que j’ai un soutien populaire.

Allez-vous continuer à vous battre ?

J’ai de bons avocats, je suis très bien épaulée. Ce sont mes amis, en plus. Ça aide beaucoup.

On a l’impression qu’il y a un clan autour de vous…

Ce n’est pas un clan. C’est une équipe. On est très solidaires.

Serez-vous aux Jeux olympiques à Londres, l’année prochaine ?

C’est un peu prématuré comme question (rires). Je suis allée reconnaitre la route et le contre-la-montre. Je n’ai pas été affolée par la route. Mais le contre-la-montre me convient bien, dans mes capacités. J’étais assez motivée, c’est vrai. Mais bon… C’est prématuré d’en parler.

Si vous avez reconnu le parcours, c’est un signe…

Je suis une pro. Je suis très amateure dans l’âme mais je suis une pro dans ce que je fais. Quand je prépare quelque chose, j’aime bien avoir une image. C’était l’occasion d’aller voir le profil.