Longo : « Pas étonnée par les Bleus »

Jeannie Longo - -
Jeannie, avez-vous suivi la débâcle de l’équipe de France en Coupe du monde ?
Oui. J’avais dit il y a quatre ans que les footballeurs vivaient dans une bulle de verre. Je les avais déjà presque plaints. Ce n’est pas un bon environnement pour avoir des résultats. Je ne suis pas étonnée. On connaissait le caractère de la plupart des joueurs. Je ne sais pas pourquoi on n’a pas fait jouer Thierry Henry. On a voulu dire que certains pays, tels que les Etats-Unis, étaient nationalistes. Reconnaissons le bon nationalisme. Quand je vais aux championnats du monde ou aux Jeux Olympiques, j’ai plus de pression parce que je porte un maillot bleu-blanc-rouge. Je cours pour la nation.
Ce qu’ont fait les joueurs est-il condamnable ?
Il n’est pas question de lancer des conventions pour tout et n’importe quoi. En revanche, il faut une prise de conscience, le retour de l’éducation. L’argent pourrit-il tout ? Je pense qu’il n’est pas bon d’en donner avant qu’il ne soit mérité. On en donne beaucoup trop à des jeunes qui ne sont pas formés pour en avoir. C’est très mauvais car ils disjonctent très vite.
Vous venez de remporter votre 10e titre de championne de France sur contre-la-montre. C’est aussi votre 57e sacre national. Qu’est-ce que cela vous inspire ?
Je ne savais pas que c’était le dixième ! (rires). C’est symbolique. A Chantonnay, j’avais vécu des moments difficiles il y a quatre ans puisque j’avais perdu ma maman. Ça me fait plaisir d’avoir ce titre. Cette année, j’avais bien travaillé le contre-la-montre. Je n’avais pas d’excuse.
Vous avez 51 ans. Allez-vous penser à la retraite un jour ?
On m’a pas mal questionné là-dessus. Il est très dur d’arrêter du jour au lendemain. J’ai assez peu d’objectifs dans l’année. Cela me permet d’avoir un passage en douceur sur l’après-vélo de haut niveau.