Longo revient aux affaires

Jeannie Longo dispute, ce dimanche aux Herbiers (Vendée), le Chrono des Nations. - -
Dimanche, 13h52. Jeannie Longo, dossard n°1, s’élancera aux Herbiers pour le contre-la-montre du Chrono des Nations, ultime rendez-vous de la saison pour les sprinteurs. Longo aura fort à faire face aux Américaines Amber Neben et Kristin Armstrong, la Russe Olga Zabelinskaia et la Britannique Julia Shaw. Chez les messieurs, Tony Martin, récent champion du monde, affrontera le Britannique David Millar et le Kazakh Alexandre Vinokourov. Du beau monde en Vendée, mais nul doute que la présence de la Française créera la sensation. A 52 ans, Longo, tenante du titre, sextuple vainqueur de l’épreuve, débarque dans l’Ouest le moral en dents de scie. Deux affaires, liées de près ou de loin au dopage, plombent sa fin de saison.
Trois infractions successives au code mondial antidopage vont l’envoyer devant la commission de discipline de la FFC. Son mari-entraîneur, Patrice Ciprelli, est sous le coup d’une suspension provisoire, et d’une enquête préliminaire ouverte par le parquet de Grenoble suite à des accusations d’achat de produits dopants. C’est sans lui qu’elle est arrivée jeudi soir aux Herbiers, comme elle le fit lors de ses deux récentes sorties sur des courses régionales (Bugey, Douvaine). Un bol d’air qui ne lui fait pas oublier qu’elle s’est retirée, la tête trop cabossée, des Mondiaux sur route à Copenhague, en septembre. « J’ai connu récemment des soucis personnels, je ne suis pas dans les meilleures dispositions actuellement, a concédé vendredi à nos confrères de Ouest France celle qui a perdu son père il y a quelques semaines. Au niveau de l’influx nerveux, j’ai beaucoup lâché et je ne suis pas dans la sérénité. »
Histoire d'un contrôle raté
Mais le « Chrono » est un rendez-vous à part. « Depuis le temps que je viens aux Herbiers, j’ai pu constater qu’il y avait un public nombreux, fidèle et averti, que j’apprécie beaucoup. » En réussite sur le circuit vendéen, la Grenobloise sait ce qu’elle doit aux organisateurs. Et pas qu’au plan sportif. Fidèle parmi les fidèles, Longo avait reçu l’an dernier un coup de pouce du patron de l’épreuve, Christian Tessier, l’an dernier alors que la France était paralysée par la grève des pompistes. La direction avait remis un jerrican à la championne, médaille autour du cou, pour pouvoir rentrer sur Grenoble. Arrivée la nuit suivante, Longo ne découvrira que trop tard les appels à répétition d’une médecin-préleveuse venue à Saint-Gervais, chez son père, la contrôler. Les deux femmes se parlent finalement à 20h30, et envisagent de faire le test antidopage au domicile de Longo, 35km plus au sud, et non pas au chalet familial. Le responsable régional de l’AFLD refuse catégoriquement et demande à la préleveuse de constater l’infraction. Deuxième des trois manquements reprochés par l’Agence à la coureuse et procédure engagée à son encontre. Un an plus tard, Longo revient en Vendée. Avec le plein de carburant.