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Longo sort l’arsenal juridique

Jeannie Longo

Jeannie Longo - -

Moins de deux mois après l'ouverture d'une procédure disciplinaire par la FFC, les trois infractions présumées au règlement antidopage de la coureuse passent en commission de discipline. La défense entend démonter le dossier à charge.

Après le bain de foule aux Six Jours de Grenoble, et après s’être frotté au plus haut niveau lors du Chrono des Nations aux Herbiers (qu’elle a fini 8e), la Française va faire face, par avocats interposés, à la commission de discipline de la Fédération française de cyclisme. Au menu : trois manquements présumés au Code mondial antidopage, et plus exactement au règlement de localisation des sportifs de haut niveau. Mardi, à partir de 14 heures au siège de la Fédération cycliste, à Rosny-sous-Bois, Pierre Albert et Bruno Ravaz, avocats, vont tenter de démontrer que les infractions en date du 5 mai 2010, 25 octobre 2010, et 20 juin 2011, sont « nulles et non avenues et non opposables » à leur cliente. Une stratégie en droite ligne avec les informations développées par RMC Sport dès le 22 septembre.
Jeannie Longo va-t-elle profiter du vent favorable qui a soufflé il y a peu sur son mari et entraîneur ? Le 26 octobre, le juge des référés du tribunal administratif de Grenoble jugeait irrecevable la suspension provisoire décidée le 13 septembre par la FFC à l’encontre de Patrice Ciprelli, suite à des allégations d’achat de produits dopants (de l’EPO, remontant à 2007), parues dans la presse.

L’AFLD dans le collimateur

Devant la commission de discipline (1) présidée par Michel Lefort, commissaire cycliste, les avocats de la championne comptent cibler leurs attaques sur l’Agence française pour la lutte contre le dopage. Dans leur mémoire de 34 pages, ils entendent démontrer que l’AFLD, qui a saisi le FFC le 13 septembre, a contrevenu aux textes de loi encadrant le devoir de localisation des sportifs. La défense affirme que Longo ne faisait plus partie du groupe cible au moment des faits retenus dans le rapport rédigé par le docteur Jean Calvez, chargé de l’instruction par la FFC. Notifiée –dans un courrier daté du 14 mars 2008- par l’AFLD de son appartenance à ce groupe de 450 sportifs représentant l’élite sportive française, la coureuse de 53 ans ne pouvait plus, selon la défense, y être automatiquement reconduite.
Pierre Albert et Bruno Ravaz mettent en avant les modifications apportées par l’ordonnance du 14 avril 2010, relative au Code du sport, qui précise, selon les avocats, que les sportifs qui constituent le groupe cible sont « désignés pour une année. » Et de conclure en demandant à la commission « de constater que les trois avertissements manquent de base légale et constituent des abus de pouvoir. » Selon le vœu du président de la FFC, David Lappartient, la décision de la commission devrait être connue « avant la fin de l’année. » Soit mi-décembre, pour respecter les trois mois réglementaires après ouverture d’une procédure.

Le titre de l'encadré ici

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(1) La commission de discipline nationale de la FFC est composée de Michel Lefort (président), Jacques Lang (avocat), Thomas Cassuto (magistrat), Jacques Liénard (médecin), Patrice Roy (secrétaire général de la FFC).