Longo tirée d’affaires ?

Jeannie Longo - -
Longo est-elle au bout de ses peines ?
Même si les avocats ont remporté une bataille capitale en obtenant la relaxe de leur cliente, réglementairement, Jeannie Longo n’est pas encore complètement tirée d’affaire. Le président de la Fédération française de cyclisme (FFC), David Lappartient, a 10 jours à compter de la notification de l’athlète pour contester la décision. Dans un communiqué, la FFC a « pris acte » de la décision. Selon nos informations, Lappartient ne semble pas disposé à aller plus loin. L’Agence française pour la lutte contre le dopage (AFLD), dispose de 2 mois pour contester, sur initiative de son collège, la décision. Joint au téléphone, le président de l’Agence, Bruno Genevois n’a pas souhaité s’étendre. « La procédure est toujours e cours. Je peux simplement vous dire que les textes nous autorisent à faire éventuellement appel de la décision. » A la FFC comme à l’AFLD, on semble résolu à tourner la page de l’affaire Longo.
Ira-t-elle à Londres ?
Ami de trente ans de la coureuse, Guy Chanal, directeur du Palais des Sports de Grenoble, est convaincu que la sportive préférée des Français va disputer ses 8es Jeux olympiques, cet été à Londres. « Elle sort tous les jours avec son vélo, c’est une championne, elle ne va pas s’arrêter là. » Huitième du contre-la-montre au Chrono des Herbiers, en octobre dans les conditions que l’on sait et face aux meilleures mondiales, l’Iséroise de 53 ans a une vraie carte à jouer dans cette épreuve au Jeux. « Ce que fait Jeannie Longo en course, c’est toujours une surprise, déclare Dany Bonnoront, entraîneur national de l’équipe de France. Elle est de toute façon souvent devant, il n’y a rien à redire. Jeannie vise le chrono, et il n’y aura qu’une fille qui partira, les filles sont donc prévenues. » La bataille s’annonce rude aux championnats de France du 20 au 24 juin à Saint-Amand-Les-Eaux (Nord-Pas-de-Calais), veille de la publication de la liste des engagés olympiques par le CNOSF.
L’AFLD a-t-elle remis les compteurs à zéro ?
En relaxant Jeannie Longo, la commission de discipline de la FFC s’est appuyée sur une ordonnance du 14 avril 2010 limitant le devoir de localisation des athlètes à un an. Selon les nouveaux textes, la coureuse n’appartenait plus après le 15 avril 2011 aux sportifs de haut niveau surveillés de près par l’AFLD (groupe cible de 450 athlètes). Son troisième manquement (1), un no-show aux Etats-Unis le 20 juin 2011, tombait ainsi sous le coup de l’irrecevabilité. L’infraction étant constatée lorsque trois manquements surviennent dans une période de 18 mois, il faudrait que la coureuse faute encore deux fois avant le 19 avril 2012, soit 18 mois après le 18 octobre 2010, date de son dernier manquement reconnu. Si les compteurs sont partiellement remis à zéro, Longo va quand même devoir se tenir à carreau d’ici les JO. Selon nos informations, l’Agence compte bien l’intégrer dans le millier d’athlètes suivis pour la préparation olympique. A condition, bien entendu, d’être cette fois dûment notifiée par l’AFLD…
(1) Les trois manquements de Jeannie Longo : 5 mai 2010 (défaut de localisation),18 octobre 2010 (« no show » à Saint-Gervais), 20 juin 2011 (« no show » à Durango, au Colorado, Etats-Unis).