McQuaid : « Je suis très fâché contre Landis »

Le président de l'UCI juge sévèrement Floyd Landis. - -
Pat McQuaid, que vous inspire cette polémique ?
Je suis très fâché non seulement des accusations de Floyd Landis mais aussi de la manière choisie pour le faire. S’il accuse des collègues qui sont dans le peloton aujourd’hui, il dit aussi qu’il n’a pas la preuve de ce qu’il prétend. Lui, comme coureur, il était positif au Tour de France 2006, mais il a passé quatre ans à nier, à dire que les autres étaient contre lui, c’est ce qu’il a soutenu devant le jury et dans un livre. Maintenant, il revient et il affirme dire la vérité. Il dit qu’il était dopé pendant quelques années de sa carrière et il attaque d’autres coureurs. Ça ce n’est pas correct. S’il voulait alléger sa conscience pourquoi n’est-il pas allé voir les autorités, en privé, plutôt que de faire une histoire comme ça ?
Que compte faire l’UCI ?
L’UCI prend les accusations de Floyd Landis avec sérieux et nous allons traiter cette affaire en accord avec notre règlement, ce qui veut dire que les fédérations nationales sont responsables pour enquêter sur cette affaire. Nous avons demandé à chacune des fédérations dont un coureur ou un membre de l’encadrement est mis en cause d’ouvrir une procédure. Mais ça ne veut absolument pas dire que nous pensons que ces personnes sont coupables. Les accusations ne sont pas des faits.
Le cyclisme sortira-t-il affaiblit par cette affaire ?
Cette affaire porte un coup au cyclisme parce que ces accusations ne sont pas étayées de preuves. On parle de quelque chose qui s’est passé il y a 6 ou 7 ans, et notre sport a complètement changé. C’est très regrettable qu’une personne nuise à tous les efforts menés ces dernières années dans la lutte contre le dopage.
Que répondez-vous à Landis qui affirme que les 100 000 dollars donné par Armstrong à l’UCI avaient servi à couvrir un contrôle positif en 2002 ?
Landis affirme qu’Armstrong avait été déclaré positif sur le Tour de Suisse en 2002 et que cet argent avait été donné à l’UCI pour avoir couvert ses résultats. Armstrong n’a pas couru en 2002 et pour 2001, l’UCI a revu les analyses effectuées sur le Tour de Suisse cette année et il n’y a pas eu de résultats positifs. C’est la preuve que les accusations de Landis ne sont qu’un tas de mensonges. Par ailleurs, nous avons parlé avec tous les laboratoires qui travaillaient sur l’EPO à cette époque, Paris, Lausanne et Cologne, ils nous ont certifié par écrit que tous les cas positifs à l’EPO avaient été traités par l’UCI.
Que contiennent les mails de Floyd Landis ?
On a reçu des copies des mails envoyés à Steve Johnson, le président d’US Cycling. Sont-ils dignes d’intérêt, je ne sais pas. Ces messages sont très inquiétants parce qu’ils contiennent des accusations sans fondements.
Landis affirme également que la formation suisse Phonak a financé son programme de dopage…
Les responsables de Phonak ont déjà répondu qu’une telle chose était impossible.
Que vous inspire l’ouverture d’une enquête préliminaire par la FDA (Food and Drug Administration) à l’encontre de l’US Postal, comme l’indique mercredi l’édition en ligne de Sports Illustrated ?
Je n’ai pas d’informations à ce sujet.
Imaginez-vous que cette affaire puisse décider Lance Armstrong à ne pas courir sur le Tour de France ?
Je ne le crois pas, je pense qu’il sera sur le Tour cet été.