McQuaid : «On ne protège personne, y compris Armstrong »

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Pat, êtes-vous pressé que l’affaire Armstrong soit réglée ?
Je suis impatient que tout soit réglé, mais l’UCI est bloquée parce qu’on n’a rien. On attend les dossiers (ndlr : de l’Usada, Agence américaine antidopage) pour voir ce qu’il y a dedans et ensuite, nous prendrons des décisions définitives sur l’affaire. Pour le moment ce sont des allégations sans preuves.
Quel est votre sentiment personnel sur ce dossier ?
C’est difficile à dire aujourd’hui parce qu’il faut que j’aie toutes les informations avant. Je ne peux pas me prononcer comme ça. Mais c’est sûr que c’est une affaire qui porte un coup au cyclisme actuel.
L’UCI n’a donc jamais protégé Lance Armstrong…
Absolument jamais ! L’UCI ne protège aucun coureur et l’a prouvé. On a sanctionné Landis le vainqueur du Tour de France (ndlr : en 2006), on a sanctionné à l’époque Pantani. Si l’on trouve quelqu’un qui est positif, on entame les procédures et on sanctionne. On ne protège personne, y compris Armstrong !
« L’UCI sait bien qu’Armstrong n’a jamais été positif »
Des délais de prescription existent. Armstrong peut-il vraiment perdre ses sept Tours de France ?
Tout d’abord, c’est hypothétique. Ensuite, l’UCI sait bien qu’Armstrong n’a jamais été positif (ndlr : 215 contrôles de la Fédération internationale négatifs). Mais il faut qu’on ait tout le dossier pour décider de ça. C’est sûr que cette affaire freine les avancées, mais il faut qu’on sorte de ces affaires et que l’on change de culture dans le peloton, et, plus important encore, dans l’entourage de notre sport. Je pense vraiment que les cyclistes ne veulent pas d’un programme de dopage, mais que c’est l’entourage qui le force, promeut et inculque ce genre de pratiques. Je crois que si on arrive à ça, et on est en train d’y arriver puisque le peloton d’aujourd’hui et très différent de celui d’il y a dix ans, mon successeur n’aura pas le même travail que moi comme président.
Où en est le projet d’amnistie des anciens dopés ?
Le comité directeur de l’UCI a scruté ce dossier cette semaine. Il faut que l’on travaille dans les règles du code de l’AMA (ndlr : Agence Mondiale Antidopage). L’amnistie est donc impossible. L’UCI a choisi de travailler pour le cyclisme d’aujourd’hui et celui de demain, plutôt que dans le passé.
Le titre de l'encadré ici
McQuaid candidat à sa propre succession|||
Pat McQuaid a précisé qu'il allait présenter sa candidature l'année prochaine pour conserver ses fonctions de président de l’UCI. L’Irlandais espère poursuivre son travail, notamment dans la lutte antidopage. A noter qu’il est président de l'instance internationale depuis septembre 2005.