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"Mentalement je me suis accroché": la satisfaction de Paul Seixas après sa victoire sur le Tour de l'Avenir

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Paul Seixas remporte le Tour de l'Avenir après avoir dominé le contre-la-montre final où tout s'est joué, ce vendredi. Le Lyonnais, qui fêtera ses 19 ans dans quelques semaines, pose un nouveau jalon dans sa progression en remportant la course référence chez les espoirs, où il aura beaucoup appris sur lui-même et la gestion de la difficulté, alors qu'il n'était "pas à 100% de (sa) forme" cette semaine. Entretien.

Jeudi soir et ce vendredi matin, vous n’étiez pas satisfait de votre performance, et vous gagnez tout de même ce Tour de l’Avenir, quel est votre sentiment ?

Je suis très content, cela montre que malgré le fait que je ne sois pas à 100%, j’arrive quand même à être dans le match, à m’accrocher toute la semaine et à aller chercher la gagne donc c’est ça le plus important. Mentalement je me suis accroché, parfois quand on n’a pas les bonnes sensations sur le vélo on prend des coups au moral, mais c’est un cap mental aussi qu’on passe.

"Cela représente beaucoup parce que c’est la plus grande course espoir, je pense que ça va être la seule de ma vie, et de pouvoir la remporter c’est magnifique."

Aujourd’hui j’avais le statut de favori et ce n’était pas forcément facile à assumer avec ma forme, mais je n’ai jamais rien lâché et j’ai réussi à m’accrocher pour aller chercher cette victoire.

Qu’aurez-vous appris de cette semaine comme leader de l’Equipe de France ?

C’était une super semaine, avec des coureurs que je ne connaissais pas tous forcément avant, avec qui je n’ai pas l’habitude de courir et ça s’est super bien passé, on a formé un super groupe. Il y avait une super bonne ambiance et ça ne compte pas pour rien dans ma victoire aujourd’hui, avec une équipe qui a fait un boulot exceptionnel tout au long de la semaine.

On ne se connaissait pas il y a une semaine, et ils ont été là à me protéger, Maxime Decomble a pris le bon coup et il s’est battu mentalement et physiquement, c’était impressionnant. Avec une équipe comme ça, il ne peut y avoir que de la réussite.

Vous êtes arrivé en grand favori, certains pensaient que vous gagneriez facilement. Finalement cela s’est joué sur le contre-la-montre final. Est-ce que la victoire n’est pas encore plus belle de cette manière ?

Bien sûr, c’est encore plus beau et c’est ça le sport. Ce matin encore j’étais dans le dur et ça a fait qu’il y avait un match serré jusqu’à ce chrono. Cela m’a permis de me battre jusqu’à la fin, même d’avoir des moments difficiles que ce soit ce vendredi matin ou jeudi.

"Il y a des moments où tu prends des coups sur la tête, où tu te demandes "est-ce que j’ai le niveau finalement pour gagner ?". Même avant la course, je me suis demandé si je devais vraiment venir aux vues de mes datas sur les entraînements…"

Le mot d’ordre, c’est la résilience. Et cela n’est pas venu tout seul non plus, le staff m’a vraiment bien pris en charge cette semaine, tout était parfait. Ils ont tout fait pour qu’on soit au top. Quand il y a des conditions comme ça, la seule chose qu’on a envie de faire c’est de mettre la balle au fond, peu importe la pression…

Vous avez mis beaucoup de panache cette semaine dans votre course. Cela plaît au public, c’est important pour vous ?

Je voulais courir avec panache parce que j'en ai pas souvent l'occasion chez les pros finalement, quand on tombe sur des adversaires comme Pogacar ou d’autres. Être à l’attaque, ce n’est pas quelque chose que j’ai forcément pu faire depuis le début de saison, je n’avais pas gagné de course. Là j’ai pu jouer devant comme en juniors, c’était un réel plaisir de pouvoir me battre.

Si on regarde le palmarès du Tour de l’Avenir, vous succédez à David Gaudu, le dernier coureur français à l’avoir emporté en 2016, mais il y aussi Pogacar, Bernal à ce palmarès récemment. Cette victoire va renforcer les attentes autour de vous…

David (Gaudu), je l’avais vu remporter le Tour de l’Avenir, ça m’avait fait rêver, c’est quand même le Tour de France des espoirs, c’est magnifique de pouvoir lui succéder.

"Les attentes, je n’y prête pas trop attention."

C’est sûr que succéder à Pogacar sur ce palmarès c’est quelque chose, mais c’est un grand champion et pour l’instant je ne me compare pas à lui. Moi pour l’instant, je suis sur mon propre chemin, pas du tout à ce niveau-là mais je progresse à mon rythme.

Kévin Morand