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Milan-San Remo : Chavanel n’est pas passé loin

Sylvain Chavanel

Sylvain Chavanel - -

Sylvain Chavanel a pris ce dimanche la 4e place de Milan-San Remo dans une course tronquée en raison de la neige et remportée par l’Allemand Gerald Ciolek devant Peter Sagan et Fabian Cancellara. Rageant !

Sylvain Chavanel devra encore attendre avant de succéder éventuellement à Laurent Jalabert au palmarès de Milan-San Remo (1995). Le Français d’Omega Pharma Quick Step a pris ce dimanche la quatrième place de la classique qui n’avait de printemps que le nom. Initialement longue de 298km, la « Primavera » a en effet été amputée de 53km en raison de la neige tombée en abondance au sommet du col de Turchino, le point culminant de cette 104e édition. Une course disputée en deux parties et une redistribution complète des cartes, avec comme grand vainqueur du jour l’Allemand Gerald Ciolek (MTN - Qhubeka), ancien coureur de Milram et surtout Quick Step.

De nombreux coureurs avaient d’ailleurs décidé de ne pas reprendre à 15h, après la pause imposée par les conditions météorologiques. Et parmi eux, Tom Boonen, qui a indiqué vouloir pousser un coup de gueule contre les organisateurs. Le retrait du Belge offrait ainsi à Sylvain Chavanel la possibilité de jouer sa carte personnelle, à condition que Mark Cavendish ne demande à son coéquipier de se mettre à son service. Une situation bien désagréable pour le Français qui avait déjà dû baisser les armes sur le Tour des Flandres 2009, laissant ainsi filer vers la victoire son coéquipier d’alors, Steijn Devolder.

Meilleur Français depuis 1998

Pourtant dans le coup (neuvième à San Remo), Mark Cavendish a semble-t-il laissé la voie libre à l’ancien coureur de Cofidis. En forme, comme l’a confirmé sa récente victoire d’étape sur Paris-Nice, c’est d’ailleurs lui qui est allé chercher le champion du monde Philippe Gilbert quand il a tenté de prendre ses distances dans la descente de la Cipressa. Accompagné de Ian Stannard (Sky) et Eduard Vorganov (Katusha), il a longtemps tenu à distance les Cancellara, Sagan, Paolini ou encore Ciolek lancés à sa poursuite. Pas assez puisque les quatre hommes finiront pas rentrer à quelques kilomètres de l’arrivée, juste après l’ascension du Poggio.

« J'ai eu de très bonnes jambes, puis j'ai eu des crampes et je ne pouvais pas donner plus à l'arrivée, a expliqué Sylvain Chavanel. Mais passer si près de la victoire dans cette course, c'est un peu décevant. » Le final ? Un Peter Sagan attentiste dans la roue de Stannard, un Cancellara parti de trop loin et surtout un Gerald Ciolek opportuniste. Comme l’année dernière avec Simon Gerrans, un outsider s’est fait une place au milieu des cadors. Quant à Chavanel, il réalise la meilleure performance d’un Français depuis la deuxième place d’Emmanuel Magnien en 1998. Il se consolera avec la tunique de leader du classement mondial avec sept points d’avance sur Richie Porte. « C'est très agréable et une nouvelle sensation, savoure-t-il. Ce n'est pas si mal d'être le numéro 1, même pour une semaine. J'ai passé un cap dans ma carrière. »

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Joly : « Les coureurs tremblaient sur le vélo »|||

Les conditions météos dantesques et les chutes de neige sur le nord de l’Italie ont conduit les organisateurs de Milan-San Remo à interrompre la course. L'occasion pour les coureurs, frigorifiés, de se réchauffer et de s'alimenter dans le bus de leurs équipes pendant deux heures. « J’avais Anthony Roux qui n’était vraiment pas très bien et Mickaël Delage, en sanglots, qui tremblait et qui avait les lèvres violètes. Ils étaient transis de froid », raconte Martial Gayant, directeur sportif de la FDJ. Il a alors fallu réchauffer les coureurs avec des serviettes, les alimenter, les laisser de longues minutes sous la douche chaude. « On pensait même que la course allait être annulée », continue Gayant. « Le début d’épreuve était dantesque, reprend Sébastien Joly, directeur sportif chez Europcar. Avant même que les coureurs s’arrêtent, on avait deux coureurs frigorifiés qui tremblaient sur le vélo. » Un mauvais point d’ailleurs à l’organisation qui n’avait pas indiqué, la veille de la course lors de la réunion avec les directeurs sportifs, que les conditions risquaient d’être très difficiles.

NP

Pierrick Taisne