Mondiaux de cyclisme sur piste: un test à tous les étages en vue de Paris 2024

Ça n’en a pas encore la couleur mais ça en a déjà un peu le goût. Oui, il flotte comme un air de Jeux olympiques cette semaine à Saint-Quentin-en-Yvelines pour les mondiaux de cyclisme sur piste. C’est subtil, ça ne se voit pas forcément beaucoup, mais ça se sent, ça se perçoit et surtout ça se sait. Avant même la compétition, un indice tendait d'ailleurs à en faire la démonstration : les athlètes ont pu disposer de quatre jours de créneaux d’entraînements dans le vélodrome au lieu de deux en temps normal pour une telle compétition internationale.
Avec sa piste de 250 mètres en bois de pin de Sibérie et ses 5.000 places assises, l’enceinte yvelinoise accueillera en 2024, 10 ans seulement après son inauguration, toutes les épreuves de cyclisme sur piste lors des JO de Paris. Une salle qui aura entre temps hébergé à deux reprises les championnats du monde de la discipline, rodée donc aux grands évènements.
Des émissaires de Paris 2024 viennent toute la semaine en observateurs bienveillants
Même s'il rappelle que "ces mondiaux 2022, ne sont pas un test-event", Michel Callot, président de la Fédération française de cyclisme, a bien conscience de l'importance d'une telle compétition à deux ans des JO.
Tout au long de la semaine, des émissaires de Paris 2024 rendent d'ailleurs visite aux organisateurs pour observer le bon déroulement de la compétition. Venue jeudi midi, Aurélie Merle, directrice des Compétitions Sportives de Paris 2024, souligne pour RMC Sport cette "opportunité unique d'observer optimiser les plans, de regarder, de sentir et d'interagir avec les athlètes pour essayer de comprendre ce qu'on peut faire de mieux." Des observations diverses et variées qui touchent à tous les corps de métiers possiblement parties prenantes dans l'organisation des Jeux olympiques.
En matière de gestion des déchets, une expérimentation qui pourrait être généralisée à tous les sites des JO
Venue elle aussi prendre le pouls, Anne Le Page, la Sport Manager Cyclisme et Paracyclisme de Paris 2024, dresse la liste des choses observées par les organisateurs des futurs jeux : "On observe les positions photographes, l'emplacement des caméras, celui des journalistes, la façon dont est gérée la sécurité, le flux des spectateurs, l'offre de restauration sur place. On a même des architectes qui sont venus pour s'assurer que ce qu'on a mis sur plan puisse s'appliquer sur le terrain. En gros notre but c'est de constater tout ce qui fonctionne aujourd'hui sur les championnats du monde, et de le faire fonctionner aussi bien ou mieux pendant les JO."
Pour l'occasion, le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines est aussi cette année le théâtre d'un plan expérimental en matière de gestion des déchets élaboré par une entreprise mandatée par Paris 2024. Venus observer le test sur le terrain, des émissaires doivent décider dans les heures et les jours à venir de sa généralisation sur la majorité voire la totalité des sites des Jeux olympiques de 2024. Pas seulement celui de Saint-Quentin-en-Yvelines.
La FFC a répondu à un appel d'offre conjointement avec l'UCI et ASO
Ces championnats du monde sont aussi pour la Fédération Française de Cyclisme et l'Union Cycliste Internationale l'occasion de convaincre le Comité d'Organisation des Jeux olympiques (COJO) de Paris 2024 de l'intérêt de leur réponse conjointe avec Amaury Sport Organisation à un appel d'offre pour prendre part à l'organisation des compétitions de VTT, BMX et cyclisme sur piste, ce qui serait une première.
D'autres fédérations ont aussi répondu à des appels d'offres du COJO concernant l'organisation de compétitions en rapport avec leur sport. Pour ce qui est du cyclisme, "c'est en bonne voie et ça devrait garantir en 2024 à un certain nombre de salariés de la fédération de pouvoir venir contribuer à l'organisation, et de mettre en œuvre tout leur savoir-faire", assure Michel Callot. L'appel d'offre en étant à sa phase dite de dialogue compétitif, le consortium FFC, UCI, ASO semble désormais seul en lice pour rafler le contrat, même si à tout moment le COJO peut décider de finalement tout organiser tout seul.
Les adversaires vont prendre leurs repères
Côté compétition, "les JO de 2024 c’est encore un peu loin et il faut rester dans l’instant, assure Florian Rousseau, directeur du programme olympique à la FFC. Mais c'est vrai que pour les français ça permet d’appréhender en mode grosse compétition ce vélodrome qu’ils connaissent par cœur avec du public, avec des fans et avec beaucoup de médias. Après c'est sûr qu'à moins de deux ans des jeux personne ne va se cacher. Là toutes les nations vont être à un très haut niveau sur la piste."
Des championnats du monde qui vont aussi permettre aux adversaires des bleus de prendre de très nombreux repères sur le vélodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines et ses travées. Elles en profiteront assurément pour prendre des repères et commencer à penser à leur logistique pendant les Jeux.