Nocentini rit en jaune

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Catalogué puncher et taillé pour les courses d’un jour, Rinaldo Nocentini voit pourtant la vie en jaune depuis cinq jours. Presque un non-sens pour cet Italien de 31 ans bien tassés, qui découvre la Grande Boucle à sa dixième saison dans le peloton professionnel. C’est d’ailleurs un peu par hasard que la tête du général est tombée sous son joug. Car au départ de Monaco, le Toscan n’avait qu’une idée en tête : ajouter enfin une étape de Grand Tour à un palmarès qui compte douze victoires.
L’occasion s’est présentée dès le premier acte pyrénéen. Parti dans la bonne échappée, Nocentini a dû abandonner la victoire à Brice Feillu mais un autre bonheur l’attendait au sommet d’Arcalis. « Quand notre avance a dépassé 12 minutes, j'ai pensé progressivement à ce maillot jaune. A quatre kilomètres de l'arrivée, j'étais sûr d'avoir ce maillot mais ensuite Alberto Contador m'a fait très peur. » Il manquera finalement six secondes à l’Espagnol pour contrarier la belle histoire.
« Le maillot jaune est la plus belle chose que je pouvais avoir et je suis content pour l'Italie qui attendait ça depuis Alberto Elli il y a neuf ans », souffle-t-il. Mais la récompense est aussi et avant tout personnelle. Ancien espoir de la Mappei, machine à gagner les classiques de printemps, Nocentini s’est ensuite perdu dans des équipes de seconde zone au cœur des années 2000. Avant de se relancer il y a trois ans chez AG2R.
« Dès que j'ai signé pour l'équipe de Vincent Lavenu, je lui ai demandé de faire le Tour. Je ne vais pas le gagner mais je vais essayer de garder ce maillot jusqu'au jour de repos », confiait-il au soir de sa prise de pouvoir. Un pari gagné et même dépassé par le brillant néophyte de Montevarchi.