Où sont passés les clowns ?

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Le Tour de France est souvent animé. Pas seulement par les animaux qui s’invitent sur les routes, mais surtout par les cyclistes eux-mêmes. Outre les chutes, ils aiment s’adonner à des activités plus distrayantes et surtout moins douloureuses : faire les clowns. Et il faut dire que pour cela, ils sont plutôt doués. Enfin, ils étaient. Car aujourd’hui, les cyclistes sont de moins en moins nombreux à s’amuser pendant le Tour. Stéphane Augé (Cofidis), professionnel depuis dix ans, a vu les mentalités changer : « J’ai connu les clowns du peloton, dit-il. C’est rare maintenant, je trouve que les cyclistes se prennent de plus en plus au sérieux. Les jeunes sont posés sur leur vélo, ça pédale et ça regarde droit devant. Et c’est là qu’on se dit : « Oh punaise, les mentalités changent ! » Des coureurs prometteurs il y en a, mais des clowns prometteurs, non. »
Durand : « Aujourd’hui, ça se résume à une coupe de champagne »
Quand le cycliste français évoque son plus grand souvenir, il y a de quoi sourire : « C’était la dernière étape du Tour, sur les Champs-Elysées. Bruno Thibout avait pris un préservatif qu’il avait gonflé et l’avait mis sur la tête. C’était vraiment drôle ! ». Même si Thibout ne manquait pas d’humour, le plus grand clown, à ses yeux, restera Jacky Durand : « Il savait très bien faire son travail mais il savait rigoler quand il fallait. »
Jacky Durand, justement. Ancien cycliste français, vainqueur de deux Championnats de France en 1993 et 1994, il déplore, lui aussi, la perte de certaines valeurs du vélo français : « La dernière étape des Tours de France des années 80, c’était tout et n’importe quoi. Ca faisait du bien à tout le monde, mais malheureusement c’est une tradition qui se perd. Maintenant, ça se résume à une coupe de champagne et à quelques rigolades. »