
Paris-Nice : Bouhanni, il a tout d’un grand

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Il y a d’abord eu une victoire sur le Tour d’Oman, il y a trois semaines. A l’autre bout du monde. Cette fois, c’est devant le public français que Nacer Bouhanni a remporté ce lundi son deuxième succès de la saison sur Paris-Nice. Première participation à la Course au Soleil et premier bouquet pour le champion de France qui a devancé l'Italien Alessandro Pettachi, au terme des 195 km disputés entre Saint-Germain-en-Laye et Nemours. « « J’étais super heureux, jubilait après l’arrivée le coureur de FDJ. Remporter la première étape de Paris-Nice, c’est énorme. En bonus, il y a le maillot jaune. C’est une super journée. C’est incroyable. »
Vainqueur d’étape et leader, le contrat est d’ores et déjà rempli. Même si les deux prochaines étapes conviennent également au jeune homme de 22 ans, à commencer par celle de mardi entre Vimolly et Cérilly (200,5km). Avec cette victoire, Bouhanni engrange ainsi son 11e succès en professionnel, lui qui dispute sa troisième saison dans les rangs de la formation de Marc Madiot. Avant cela, le natif d’Epinal avait été sacré champion de France de la gendarmerie (2009) et champion de France militaire (2010) au terme de deux années passées comme gendarme adjoint volontaire, affecté au groupement des Vosges.
Fan de Mike Tyson
Le garçon a d’ailleurs du tempérament. Durant l’hiver, et pour parfaire sa conditionphysique, ce fan de Mike Tyson pratique la boxe. C’est d’ailleurs cette expérience qui lui aurait permis de gagner le respect auprès de ses concurrents. Sur la 1ere étape du Tour de Turquie l’année dernière, dans le sprint final, Alessandro Pettachi assène un coup de poing dans le dos du Français pour ne pas l’avoir laissé passer. Un geste qui coutera 200 francs suisses et une minute de pénalité à l’Italien qui avait voulu en découdre avec Bouhanni à l’arrivée… avant de se raviser et de présenter ses excuses après avoir appris que le Français maîtrisait le noble art. C’est en tout cas ce que dit la légende, entretenue par le patron de la FDJ, Marc Madiot.
Pas de dispute cette fois-ci. Une victoire à la régulière contre ce même Petacchi. Et à en croire son entourage, la série ne fait que commencer : « C’est le début d’une longue carrière, glisse Thierry Bricaut, directeur sportif à la FDJ. Je pense que Nacer a encore une dizaine d’années devant lui. Il a tout pour réussir. En termes de régularité, Cavendish est plus constant. Mais sur un sprint, il peut battre n’importe qui. » A commencer par son compère de la FDJ, Arnaud Démare, champion du monde espoirs 2011 et peut-être plus précoce, mais que certains présentent comme « moins tueur » que Bouhanni. En pole position pour disputer le Tour de France, ce dernier aura sans doute l’occasion de le démontrer en juillet prochain. Devant les caméras du monde entier.